(VOVworld)- Une fois ratifié par les 12 pays signataires, l’accord de partenariat transpacifique (TPP) prendra effet en 2016. Il est donc urgent d’accélérer la restructuration du secteur agricole et d’informer les entreprises exportatrices des modalités de son application pour leur permettre de saisir toutes les opportunités qui en découleront.
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Implantée à Ho Chi Minh-ville, la société Hung Hau est spécialisée dans l’exportation de produits aquatiques aux Etats-Unis, en Europe et au Japon. Son chiffre d’affaires annuel s’élève à 17 millions de dollars. Pour profiter des retombées du TPP, la société a décidé d’investir pour augmenter sa capacité de production et garantir son approvisionnement en matières premières. La société a aussi décidé de renforcer les contrôles microbiologiques et antibiotiques et de retracer l’origine de ses produits pour se conformer à l’une des conditions du TPP. Son directeur général Tu Thanh Phung indique: « Nous avons rénové notre chaîne de production et appliquons aujourd’hui de nouvelles technologies. Nous avons aussi crée une zone de production de matières premières pour être en mesure d’identifier l’origine de nos produits et de répondre aux exigences du TPP. »
Le Vietnam compte 3500 entreprises, majoritairement de petite et moyenne taille, opérant dans l’agriculture. Leurs connaissances sur les barrières techniques et non tarifaires, les mesures anti-dumping ou le protectionnisme commercial imposés par les pays importateurs sont faibles. Pour pallier cette situation, Nguyen Hoang Dung, directeur chargé de l’étude et du développement de l’Institut d’économie et de gestion de Ho Chi Minh-ville a proposé d’expliquer aux entreprises les clauses du TPP : « Les entreprises ont besoin d’être informées en amont pour pouvoir se préparer. Le gouvernement doit donc mettre à leur disposition toutes les informations nécessaires leur permettant de prendre connaissance des modalités de ces accords et de leurs avantages notamment les exonérations de droits de douane. »
Le Vietnam est le deuxième plus gros exportateur mondial de riz. Paradoxalement, le riz vietnamien n’est pas très connu sur le marché mondial faute d’un label reconnu. Labelliser le riz et lui donner une plus grande valeur ajoutée constituent donc des missions impératives. Nguyen Dinh Bich, un économiste estime que pour augmenter la valeur ajoutée du riz vietnamien, il faut privilégier la fabrication des produits du terroir et organiques.
« Lors des négociations du TPP, de nombreuses entreprises japonaises sont venues étudier la possibilité de produire le riz japonais au Vietnam. Le riz produit selon les techniques japonaises peut être vendu à un prix élevé et est apprécié par les marchés exigeants comme le Japon, les Etats-Unis ou encore l’Australie », a indiqué Nguyen Dinh Bich
Pour profiter des retombées du TPP, l’agriculture vietnamienne doit se restructurer et proposer au marché des produits de haute qualité à un prix compétitif. Les entreprises et les agriculteurs doivent coopérer et l’Etat doit inciter les entreprises à investir davantage dans l’agriculture.