(VOVworld)-  Selon les économistes, une fois l’accord de Partenariat Trans-pacifique (TPP) entré en vigueur, le chiffre d’affaires à l’exportation des produits agricoles vietnamiens devrait doubler. Mais pour ce faire, une réforme agricole est indispensable.

Le Vietnam est désormais dans le top 15 des fournisseurs de produits agricoles des Etats-Unis. Le café, le riz, la noix de cajou, le poivre et le thé sont les produits les plus exportés vers ce pays. Le Japon qui a rejoint les négociations pour le TPP en 2011 est, lui aussi, un gros importateur de produits vietnamiens tels le café, les légumes et les fruits. Ajoutons encore l’Australie ou le Mexique. De l’avis du docteur Dang Kim Son, directeur de l’Institut des politiques agricoles, l’agriculture vietnamienne devra procéder à une réforme profonde pour pleinement profiter du TPP. L’accent devra être mis sur la répartition des ressources destinées à l’agriculture et sur l’élaboration d’une stratégie idoine d’exportation. « Si les ressources destinées à notre agriculture ne sont pas importantes, nous devons apprendre à les répartir et à les hiérarchiser en privilégiant les secteurs porteurs », a déclaré Dang Kim Son. « Les produits qui ne sont pas compétitifs sur le marché mondial devront être remplacés par ceux disposant d’un potentiel important. Une refonte sérieuse est nécessaire », a-t-il conclu.   

Le TPP: force motrice pour la réforme de l’agriculture.

Il va sans dire toutefois que si le TPP offre de belles opportunités aux pays signataires, il soulève aussi de nombreux défis. En effet, l’arrivée massive sur le marché des produits importés suite à l’exemption des droits de douanes risque de fragiliser la production locale de certaines marchandises telles que le coton, les aliments pour animaux, les huiles végétales ou certains fruits. Pour contrer cette situation, l’agriculture vietnamienne doit se réformer pour améliorer sa compétitivité, d’après l’ancien ministre du Commerce Truong Dinh Tuyen. « Une fois le TPP entré en vigueur, le Vietnam devra faire face à une concurrence acharnée de la part des grandes puissances agricoles comme les Etats-Unis ou le Danemark.  Par exemple, en raison de la suppression de la taxe d’importation, les viandes porcines étrangères vont innonder le marché vietnamien, situation qui imposera à ce secteur qui reste fragile de relever un challenge important. C’est pourquoi, il convient d’appliquer dès aujourd hui les nouvelles technologies dans la production agricole et dans l’élevage aux fins de créer une vraie percée dans ce secteur », a indiqué Truong Dinh Tuyen.

Il est important de noter que dans certains pays européens ou nord-américains, l’élevage représente jusqu’à 80% de leur agriculture alors qu’au Vietnam, cette filière occupe une part modeste.

Rappelons aussi que pour bénéficier des avantages du TPP, le Vietnam devra améliorer la qualité de ses produits agricoles pour sortir de l’image d’« une agriculture en solde »./.