Les Giay célèbrent le Tu Ti, le deuxième jour du deuxième
mois lunaire |
Vous êtes à la recherche d’authenticité et souhaitez vous
immerger dans l’univers des minorités ethniques du Nord-Ouest du Vietnam?
Rendez-vous dans la province de Lai Châu, pendant la fête des fleurs de bauhinie.
Organisée le 13ème jour du deuxième mois lunaire,
elle célèbre l’arrivée du printemps et rend hommage à la beauté de cette fleur
emblématique. La bauhinie a aussi sa légende, celle de deux jeunes gens qui
s’aimaient, mais qui avaient été contraints à une cruelle séparation par les
parents de la jeune fille qui voulaient marier celle-ci de force à un autre
homme. La jeune fille se serait alors enfuie pour partir rejoindre son
bien-aimé et serait morte d’épuisement en chemin au pied d’une montagne où
après des bauhinies se seraient mise à pousser… Thanh
Huong, une touriste de Hanoï :
«Je connais la légende de ces amoureux. La fleur
de bauhinie est vraiment très belle. C’est la deuxième fois que je viens à Lai
Châu pour la fête des fleurs de bauhinie. J’ai assisté aux activités
culturelles, aux jeux populaires, à la danse de bambou avec les minoritaires
ethniques. J’adore leurs danses et leurs chants alternés.»
A Lai Châu, le printemps est la saison des fêtes. Dans
la commune de San Thàng, les Giay célèbrent le Tu Ti, le deuxième jour du deuxième
mois lunaire. On implore le ciel pour avoir une récolte abondante, du bonheur
et de la prospérité. Jadis, cette fête était réservée au chaman et à
certains notables. Aujourd’hui, tout le monde peut participer à la fête qui
comprend également une multitude de jeux populaires.
Lo Thi Léo, habitant le hameau San Thàng 1:
«Les Giay ont une fête annuelle sacrée, c’est le
Tu Ti. A cette occasion, nous pouvons danser et nous amuser. Nous attendons
tous avec impatience cette fête pendant laquelle nous portons nos plus beaux
habits.»
A la fin du Tu Ti, tous les habitants du village
se regroupent autour d’un repas collectif. Dào Manh Son, vice-président du
comité populaire de la commune de San Thàng, indique:
«Cette année, en plus des activités culturelles et
artistiques, il y a eu également des compétitions sportives. Nous avons assisté
au lancement des balles d’étoffe, au jeu du bâton, mais aussi à la préparation
du gâteau dày et du pho.»
Chaque année, après avoir récolté le riz, les Lu
organisent la fête du nouveau riz. Photo AVI
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Chaque année, après avoir récolté le riz, les Lu
organisent la fête du nouveau riz pour remercier les ancêtres, les bons esprits
et prier pour une récolte abondante. Tao Thi Da, une habitante de la commune de
Ban Hon, dans le district de Tam Duong, province de Lai Châu, nous dit:
«La fête du nouveau riz existe depuis très
longtemps chez les Lu. Quand la récolte du riz est terminée, on organise le
culte des ancêtres pour les remercier et prier pour avoir une bonne santé, du
bonheur, de la paix et un temps clément pour une récolte abondante.»
La fête du nouveau riz s’organise dans la maison,
à côté de l’autel des ancêtres. Le chef de famille dépose le plateau
d’offrandes destiné aux ancêtres sur l’autel, puis invite sa famille et les villageois à partager
son repas. Après le repas, le chef de famille confectionne un cloison en bambou
appelé “Ta Leo” qu’il place devant la porte de la maison. Pendant trois jours,
la famille est confinée à la maison. Elle ne doit recevoir personne, n’a pas le
droit ni de vendre, ni d’acheter quoi que ce soit et ne doit rien donner à
personne. Tao Van Pâu, un septuagénaire dans la commune de Ban Hon, district de
Tam Duong, explique:
«Les Lu placent un “Ta Leo”à leur porte pendant la
fête du nouveau riz pour chasser les mauvais esprits, protéger la famille
contre le mal, lui garantir une bonne santé et de la chance.»
La modernité de la société n’a pas altéré les
traditions ancestrales des Lu. Ils continuent de célébrer la fête du nouveau
riz qui est aussi et surtout l’occasion pour les villageois de se rencontrer,
de s’entraider, et de s’amuser.