La musique provient de la maison des festivités Sala où séjournent les bonzes. Des enfants khmers entre 7 et 13 ans jouent sur des instruments à corde ou tapent avec des baguettes sur des gongs sous l’œil attentif de leur professeur, Lâm Minh Cuong.
«Les enfants apprennent à jouer et à se produire devant les touristes. Ils apprennent très vite, ce n’est pas comme les adultes. En un mois, ils peuvent être amenés à jouer une dizaine d’airs. Mon objectif est de les encourager à perpétuer la musique traditionnelle khmère. Celle-ci repose sur cinq notes fondamentales. Il existe des instruments utilisés pour les concerts solistes, des gongs de toutes les tailles et des tambours en cuir de buffle ou de bœuf.»
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La troupe de Lâm Minh Cuong possède deux ensembles de gongs en cuivre: Cuông-tuôch et Cuông-thôm. Chaque ensemble comprend 16 gongs qui sont installés en forme d’hémicycle. Pour jouer, les musiciens se positionnent à l’intérieur de l’hémicycle et tapent sur les gongs avec deux baguettes.
A côté de la maison des festivités Sala, une autre troupe de musique traditionnelle, constituée d’adultes de 40 à 70 ans, joue d’un air du folklore khmer.
Ce morceau est souvent interprété lors des fêtes de prières pour la paix. Trinh Tiên, membre de cette troupe, explique:
«Cet instrument s’appelle cưm en langue khmère et tam thâp luc (trente-six) en vietnamien. C’est en fait une cithare à 36 cordes. Ici, nous avons une viole à 2 cordes, un luth, un chàmpay chàmriêng, des flûtes en bambou, et des sàilai et payo. Il manque certains instruments. Aujourd’hui, les artisans ne fabriquent plus de sàilai ni payo. Ma troupe se produit à la pagode tous les jours pour le culte khmer, pour les touristes et pour la promotion de la culture khmère.»
En plus des airs khmers, la troupe de Trinh Tiên joue également la musique des Kinh, des Hoa (Chinois au Vietnam) et des pièces de musique internationale.
Nous venons d’entendre une pièce de musique laotienne jouée par les petits bonzes de la pagode Doi dans la maison des festivités sala. Ces troupes contribuent à unir les différentes ethnies minoritaires du Vietnam et participent à la préservation des coutumes traditionnelles.