Les chutes de Ban Giôc - Photo Vinh Phong/VOV5 |
Cao Bang, située à quelque 300 km de Hanoi, est une province montagneuse, bordée à l’Ouest par Hà Giang, au Sud par Bac Kan et Lang Son et au Nord par la province chinoise de Guangxi. Pour découvrir les très célèbres chutes de Ban Giôc, les touristes devront parcourir 80km à partir de la ville de Cao Bang, chef-lieu provincial, et se rendre dans la commune de Dàm Thuy. La légende raconte que ces magnifiques chutes sont nées de l’amour contrarié d’un jeune couple. Amoureuse d’un villageois, la plus jolie jeune fille Tày de la région refusa d’épouser le prince du royaume. Ce dernier, furieux, décida de l’enfermer dans son château. Bravant tous les dangers, son amoureux la libéra et tous deux s’enfuirent sous des pluies diluviennes. Le lendemain matin, quand les pluies cessèrent, d’énormes chutes d’eau apparurent à l’endroit où les deux amoureux avaient passé la nuit. Personne ne les revit jamais. Les villageois décidèrent de baptiser les chutes du nom du village où le couple avait été vu pour la dernière fois.
Alimentées par la rivière Quây Son, les chutes de Ban Giôc forment une frontière naturelle entre le Vietnam et la Chine. Elles se divisent en deux parties: les chutes principales qui atteignent 70 mètres de haut et 300 mètres de large et les chutes secondaires. Conformément au Traité sur la frontière terrestre Vietnam-Chine signé en 1999, les chutes secondaires appartiennent au Vietnam et les deux pays se partagent les chutes principales. Dô Ngoc Hao, chef des gardes-frontières des chutes Ban Giôc, précise:
«Les chutes tombent d’une hauteur de 30 mètres sur trois niveaux. Elles sont alimentées par la rivière Quây Son qui prend sa source en Chine. La rivière traverse cinq communes vietnamiennes avant de revenir en Chine».
Les chutes tombent sur une série de terrasses formées par des corniches de roche de calcaire, dans un paysage de verdure totalement féerique et se jettent dans des piscines naturelles à l’eau turquoise. Quand le soleil brille, les embruns conjugués aux rayons du soleil dessinent de magnifiques arcs-en-ciel. Dô Ngoc Hao, encore:
«Les chutes de Ban Giôc sont la destination phare du parc géologique mondial Non Nuoc Cao Bang. Les autorités souhaitent développer les infrastructures hôtelières et recherchent des investisseurs. Nous, les gardes-frontières, nous veillons à garantir la sécurité des visiteurs sur le terrain».
Photo Vinh Phong/VOV5 |
Les chutes de Ban Giôc sont mentionnées dès le 19e siècle sous le nom «Les chutes Tu Tong» dans l’ouvrage «Au Tonkin et sur la frontière du Kwang-Si» de P. Famin, vice-président de la commission d’abornement des frontières sino-annamites publié en 1895. Dans son bulletin publié en 1922, le Service Géologique de l’Indochine les classe parmi les plus beaux sites du Tonkin. Depuis 1997, Ban Giôc figure parmi les sites nationaux. Selon Wikipedia, ces chutes occupent le 4e rang après Iguaçu à la frontière Brésil-Argentine, Victoria à la frontière Zambie-Zimbabwe et Niagara à la frontère États-Unis - Canada). De nombreux journaux spécialisés les classe dans le Top 10 mondial. Joyce, une touriste française, nous confie:
«Je participe à une mission humanitaire au Vietnam. Nous profitons de quelques jours de vacances pour visiter ce site. L’air est pur et les paysages sont absolument incroyables. Il n’existe aucune cascade aussi impressionnante que celle-là en France».
L’authenticité et la beauté des chutes de Ban Giôc attirent de plus en plus de touristes. La belle histoire d’amour du jeune couple est entrée dans la mémoire collective sous forme de chansons et de poèmes.
Dotée de sites naturels d’exception, la province montagneuse de Cao Bang permet également d’explorer d’innombrables grottes comme celles de Nguom Ngao et de Pac Bo de renommée internationale ou de voguer sur la paisible rivière Lénine.