L’artiste du peuple Dang Nhât Minh (milieu). Photo: Vietnam+ |
Pour Dang Nhât Minh, la remise du Grand prix Bùi Xuân Phai le 5 octobre est arrivée à un moment on ne peut plus opportun. Pour cause, ce mois d’octobre est aussi le «Mois du cinéma de Dang Nhât Minh», un évènement co-organisé par l’école Trigger Film Academy et la plateforme de création Storii, pour honorer les neuf meilleurs films du réalisateur.
«Hanoï est mon amour, c’est la ville où j’ai passé plus de 60 ans de ma vie. Le prix Bùi Xuân Phai-Pour l’amour de Hanoï marque donc une reconnaissance de cet amour, qui s’est pleinement exprimé à travers les films que j’ai dédiés à cette ville. Ce prix est pour moi d’autant plus précieux qu’il m’a été attribué en ce mois d’octobre si mémorable», partage le cinéaste avec émotion.
Dans sa grande carrière marquée par plusieurs films de renommée nationale et internationale, Dang Nhât Minh a signé cinq long-métrages consacrés à Hanoï et aux Hanoiens, que sont Retour (1994), Hanoï l’hiver 46 (1997), La saison des goyaves (2001), Ne brûlez pas (2009) et Jasmin (2020).
Trois des films précités sont des succès, dont le plus remarquable revient à La saison des goyaves. Cette œuvre a décroché le Lotus d’or lors du Festival de cinéma vietnamien en 2001, le prix du jury Jeunesse et le prix Don Quichotte attribué par la Fédération internationale des ciné-clubs lors du Festival international du film de Locarno (Suisse) en 2000, le prix spécial de l’Association internationale des critiques de cinéma lors du Festival international du film d’Oslo (Norvège) en 2001, une mention spéciale du jury lors du Festival international du film francophone de Namur (Belgique) en 2000, et le prix du meilleur film asiatique lors du Festival international du film de Rotterdam (Pays-Bas) en 2001.
Quant au film Ne brûlez pas, il a obtenu le Lotus d’or lors du Festival de cinéma du Vietnam en 2009 et le Cerf-volant d’or du meilleur film national de 2010. Il a également décroché le prix du public lors du Festival international du film de Fukuoka (Japon) en 2009.
Pour sa part, Hanoï l’hiver 46 a été présenté au Festival international du film de Toronto en 1997 et à celui de Singapour en 1998.
Le poète Bang Viêt, président du jury du prix Bùi Xuân Phai-Pour l’amour de Hanoï, 16e édition, apprécie l’ensemble des œuvres de Dang Nhât Minh.
«Depuis ‘Hanoï hiver 46’, Dang Nhât Minh n’a eu de cesse d’exprimer son profond amour pour Hanoï dans toutes ses œuvres, qui portent le souffle de la ville et qui ont été inspirés par elle. Ce grand artiste mérite donc pleinement le Grand prix de cette année», constate-t-il.
Des oeuvres signées Dang Nh6at Minh. Photo : Vietnam+ |
Dang Nhât Minh est né en 1938 à Huê, où il n’a passé que son enfance. Mais depuis 60 ans, il est installé à Hanoï, qui l’a vu grandir et gagner en maturité, et dont il a observé les moindres évolutions.
À travers les long-métrages de Dang Nhât Minh, apparaît une Hanoï à la fois nostalgique, réaliste, calme et familière. Pour lui, le plus important est de pouvoir décrire le for intérieur de ses personnages pour mettre en avant la beauté de l’âme hanoienne. Jasmin, son dernier long-métrage sorti en 2022, est un cadeau que le cinéaste octogénaire dédie à sa ville.
«Ce film parle des Hanoiens que nous rencontrons chaque jour dans la rue, sur le trottoir, avec leurs joies, leurs tristesses et leurs angoisses. Je dois remercier les Hanoiens que j’ai rencontrés et qui m’ont inspiré pour réaliser ce film. Dans cette œuvre, il n’y a pas de conflits ni de rebondissements exceptionnels. C’est un film simple sur des gens simples», déclare Dang Nhât Minh à propos de sa dernière création.
60 ans passés à Hanoï… et le cœur de Dang Nhât Minh continue de vibrer au rythme de sa ville. Dans ses films, la capitale apparaît telle une peinture multicolore renfermant de nombreux secrets qui n’attendent qu’à se dévoiler aux curieux initiés…