Photo: zing.vn
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Plus un livre est vieux,
plus il est susceptible d’apporter des témoignages sur un moment précis
de l’Histoire. Mais les collectionneurs ont encore bien d’autres
critères : le nom du traducteur, la rareté des exemplaires, la date de la
publication… pour ne citer que ceux-là.
En feuilletant ces pages
usées, les personnes âgées semblent retrouver une partie de leur enfance, de
leur jeunesse. Les plus jeunes éprouvent quant à eux ce sentiment agréable
d’être connectés au passé par des liens du savoir.
«La
sensation qu’on a en lisant un livre imprimé n’est pas du tout la même que pour
un texte en ligne. En tenant dans sa main un bouquin, on le chérit et on respecte
son auteur, y compris dans ses droits», indique Bùi Minh Hiên, un jeune lecteur.
Photo: kintedothi.vn
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Surnommé «le roi des
vieux livres», Phan Trac Canh passe son temps à collectionner les publications
anciennes, vietnamiennes ou étrangères. Sa librairie située numéro 5 rue Bat
Dàn abrite des centaines de milliers d’exemplaires - livres, journaux,
magazines - traitant de tous les aspects de la société. Bien des thèses de
doctorat et des mémoires d’études sur le Vietnam n’auraient pas pu voir le jour
sans cette immense collection. Plusieurs chercheurs étrangers ont d’ailleurs
tenu à remercier Phan Trac Canh pour son travail significatif.
«Douze
ou quinze ans après notre rencontre, le professeur associé Yao Takao de
l’université d’Hiroshima est revenu au Vietnam pour m’offrir le livre qu’il avait
écrit après avoir visité ma librairie. Il m’a dit : « Ne partez
jamais en retraite ! ». Moi aussi, je crois que j’ai le devoir de
poursuivre ce travail tant que ma santé me le permettra», nous
confie-t-il.
Face à la
diversification et à l’importation massive des formes de divertissement, c’est
une bonne chose que de voir des bouquinisteries continuer à fonctionner, voire
à s’élargir. En plus de contribuer à l’élévation du niveau d’instruction des
lecteurs, elles participent à la transmission d’une vieille tradition
culturelle.