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Le temple de Lai Lèn est un haut-lieu culturel et historique de la commune de Kim Duc en particulier et de la province de Phu Tho en général. Les villageois y pratiquent leur culte des génies, organisent leurs activités culturelles communes et chantent le xoan à l’intention des touristes. A en croire son gérant Nguyên Xuân Hôi, ce temple existerait depuis le temps des rois Hùng, fondateurs du premier État vietnamien, avant JC.
«C’était au printemps. Avec ses généraux, le roi Hùng recherchait un endroit pour installer sa cour», raconte-t-il. «C’est par ici qu’ils se sont arrêtés. Le roi a entendu des petits gardiens de buffle chanter des comptines qui lui ont beaucoup plu. Il a alors fait venir les enfants dans ce temple et leur a suggéré quelques modifications pour ajouter des rimes à leurs chansons».
Le xoan serait donc né ainsi. Il existe trois types de xoan: le xoan rituel destiné aux rois et aux génies pour s’attirer leur bénédiction, le xoan de représentation qui se joue à l’intention des officiels du village, et le xoan festif qui est celui que le peuple chante lors des fêtes villageoises. Celui-ci est le plus libre et aussi le plus sentimental, nous dit Lê Thi Nhàn, une chanteuse chevronnée.
«Le premier type de xoan, le rituel, est très différent des autres, c’est aussi le plus difficile à chanter. Les interprètes doivent se comporter avec solennité», fait-t-elle remarquer.
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Une représentation de xoan en bonne et due forme comprend les trois types, elle débute par le rituel et se termine par le festif.
Les chants racontent des légendes des rois Hùng, exaltent la beauté du terroir, du pays, de la nature, la vie, le travail, l’amour… Les chanteuses et les chanteurs, qui chantent en dansant, sont accompagnés au tambour. Dans la commune de Kim Duc, il y a trois villages, Phù Duc, Thet et Kim Dai, où le xoan est resté tel qu’il était il y a des milliers d’années, affirme Nguyên Van Thuyêt, membre de la troupe de Thet.
«Le xoan actuel comprend un grand nombre d’airs, mais nous ne chantons que ceux qui nous ont été légués par les ancêtres. C’est un chant qui exige beaucoup de pratique et de passion», assure-t-il.
Suite à l’inscription, par l’UNESCO, du xoan sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité en 2017, les autorités locales se sont rapprochées des maîtres du xoan pour encourager la pratique et la transmission de cette tradition culturelle. Ce chant, qui est désormais enseigné à l’école, continue de faire la fierté des villageois et de rythmer leur vie.