Photo : backan.gov.vn
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Là où il y a des Tày et des Nùng, il y a des clubs de then. C’est désormais une réalité. Si pour ces communautés ethniques, le chant then et l’instrument tinh qui l’accompagne sont une partie indispensable de leur vie culturelle, ils séduisent également d’autres peuples, grâce à leur qualité musicale et leur caractère entraînant. Les mélodies restent les mêmes, mais les paroles peuvent changer - c’est même encouragé - et chaque interprète a une façon qui lui est propre de les exprimer. Les fins connaisseurs vous diront même que chaque région a son then. Celui de Cao Bang et de Bac Kan est doux et nostalgique, celui de Lang Son est joyeux alors que celui de Hà Giang et de Tuyên Quang serait plus saccadé. La fête organisée par le club Sac Chàm de Bac Kan a montré au public toute cette diversité, nous dit Ma Thi Day, sa présidente. «Tous les clubs que nous avons invités ont accepté l’invitation avec joie. Tout ce que nous souhaitons, c’est mettre en valeur le then de Bac Kan et le then en général, qui est un fleuron de notre culture nationale», explique-t-elle.
Duong Thi Lan Anh vient du club Thành Dô, de Hanoï.
«Notre club compte une trentaine de membres, des Tày mais aussi des Kinh nés à Hanoï. C’est le then qui nous lie», indique-t-elle. «Une de nos membres, qui était encore hier à Hô Chi Minh-ville, a pris l’avion dans la nuit pour Hanoï, afin de pouvoir joindre la délégation qui se rendait tôt le matin à Bac Kan…»
Photo : backan.gov.vn |
La migration et la valorisation de l’identité culturelle des différentes communautés ethniques ont fait du then des Tày et des Nùng un bien commun de plusieurs régions. Le pays compte aujourd’hui des centaines de club, non seulement dans les provinces septentrionales, à Hanoï, à Hô Chi Minh-ville, mais également dans le Sud-Est et sur les Hauts plateaux du Centre. Si les chants then peuvent très bien faire partie d’un concert, ils ne sont pleinement valorisés que lors des cérémonies rituelles conduites par les chamans Tày et Nùng. La préservation de la musique doit aller de pair avec la préservation des pratiques culturelles. Les amoureux du then et les autorités publiques ont décidé de suivre cette voie, pour que l’héritage des ancêtres continue de fructifier, encore et toujours.