Le hat xoan : patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente

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(VOVworld) L’UNESCO a inscrit le hát xoan, chant printanier vietnamien, dans la liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente. C’était le 25 novembre dernier. Surpassant les 23 autres dossiers examinés à l’UNESCO, celui du xoan vietnamien s’est imposé comme étant le plus complet et le plus satisfaisant.

L’UNESCO a inscrit le hát xoan, chant printanier vietnamien, dans la liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente. C’était le 25 novembre dernier. Surpassant les 23 autres dossiers examinés à l’UNESCO, celui du xoan vietnamien s’est imposé comme étant le plus complet et le plus satisfaisant. Au Vietnam, cet art occupe une place de choix dans de nombreuses recherches et dans divers programmes de préservation, depuis plusieurs années.

Le hat xoan est un art original de la province de Phú Thọ, la terre des rois Hùng, les fondateurs de la nation vietnamienne. Composé de musique, de chants et de danses, le hat xoan fait partie des festivités villageoises du printemps, d’où son nom, « xoan », une prononciation déformée de « xuân » - le printemps, en vietnamien. Le professeur Tô Ngọc Thanh, président de l’association des arts folkloriques du Vietnam : « Le hat xoan a des valeurs multiples, aussi bien historique que  musicale, chorégraphique ou communautaire. A mon avis, c’est l’un des rares biens culturels qui sont nés dès l’aube du pays. »

Art professionnel s’il en est, le xoan est pratiqué par des troupes villageoises bien structurées qui sont essentiellement composées de membres d’une même lignée familiale. Une représentation de hat xoan peut être divisée en 4 étapes, dont 3 ont une  connotation rituelle. Il n’y a qu’une seule étape, la troisième, qui donne lieu à des chants alternés plus ou moins amusants entre jeunes femmes et jeunes hommes. Chaque troupe de hat xoan comprend de 15 à 18 personnes. Outre le chef, qui est une personne âgée, tous les autres membres sont des jeunes âgés de 16 à 20 ans. Quand vient le printemps, ces troupes se produisent un peu partout, et ne rentrent qu’au bout de 2 ou 3 mois. Les costumes des artistes de hat xoan son assez solennels. Il faut dire qu’ils prennent leur origine dans la cour des rois Hùng, en tout cas selon de nombreux chercheurs. Les hommes portent une tunique noire, un pantalon blanc, avec un turban de gaze sur la tête et un foulard rouge vif au cou. Les femmes, elles, portent aussi un turban, une tunique de gaze, un pantalon de percaline avec une ceinture noire sur laquelle est accrochée une bourse verte ou rose. Nguyễn Ngọc Bảo, chanteur chevronné de hat xoan : « J’ai commencé ce métier à l’âge de 14 ans. En général, les gens venaient me chercher pour chanter dans les maisons communales et les pagodes de la région. Tous les ans, je chantais au temple des rois Hùng. Ces dernières années, l’Etat a fait des efforts pour restaurer cet art. En fait, nous avons besoin de l’aide du parti, de l’Etat et de toute la société pour préserver cette identité culturelle qui nous a été donnée il y a 4 000 ans. »

Aujourd’hui, bien que le hat xoan soit toujours présenté lors de la fête des rois Hùng et d’autres festivités dans la province de Phu Tho, il fait face à un risque de disparition, faute d’enseignement. Selon les chercheurs, seuls 4 villages préservent encore des airs anciens de hat xoan. Dans la province, on ne compte plus que 69 maîtres de hat xoan, dont 31 ont entre 80 et 104 ans ! Seuls 8 d’entre eux sont encore en mesure de transmettre leur savoir. Nguyễn Thị Minh Châu, critique musicale : « Il importe de promouvoir cet art auprès des jeunes. C’est très intéressant de voir de jeunes écoliers chanter le hat xoan. Quand on organise un festival, on a des participants de 90 ou 100 ans, mais dès qu’ils se mettent à chanter, on a l’impression qu’ils retournent à leur jeunesse. »

La province de Phu Tho multiplie actuellement les activités de promotion du hat xoan aussi bien dans le pays qu’à l’étranger. Elle invite aussi des maîtres à enseigner le hat xoan aux jeunes tout en remettant en état les maisons communales et les temples, lieux de représentation de hat xoan. Le professeur Tô Ngọc Thanh, président de l’association des arts folkloriques vietnamiens, conseille encore d’introduire cet art à l’école et de décerner le titre de maître d’art aux chanteurs chevronnés.

Vĩnh Phong

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