K’Tiêu, un ange-gardien des gongs du Tây Nguyên

Quang Sang
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(VOVWORLD) - K’Tiêu, 71 ans, est un K’ho de la province de Lâm Dông qui fait partie des personnes honorées à l’occasion du 75e anniversaire de l’Appel à l’émulation patriotique du Président Hô Chi Minh. Son mérite? Perpétuer l’art des gongs en transmettant son savoir et sa passion à la jeune génération.

K’Tiêu, un ange-gardien des gongs du Tây Nguyên - ảnh 1K’Tiêu (au centre)

K’Tiêu a appris le gong à l’âge de 14 ans. Cet instrument le fascinait au point qu’il se rendait à toutes les fêtes villageoises de la région pour pouvoir écouter et apprendre des joueurs plus expérimentés. Il y a vingt ans, constatant un manque d’intérêt croissant des jeunes pour le gong, il a décidé d’ouvrir une classe pour transmettre son savoir.

«Les débuts étaient très difficiles, personne ne s’intéressait à ma classe. Les jeunes passaient leur temps à jouer sur Internet, et dans le village, plus personne n’était capable de jouer du gong correctement. Je me suis donc employé à leur rappeler l’histoire du gong et à leur expliquer les valeurs de cet instrument. Maintenant, ça va beaucoup mieux. Je place de grands espoirs en des adolescents de 13-14 ans, qui apprennent très vite. Je leur donne des cours intensifs cet été, et rappelle mes anciens élèves pour qu’ils répètent ensemble. Il faut que ceux-ci pratiquent au moins deux ou trois fois par mois, sinon ils pourraient tout oublier», partage-t-il.

Grâce à la patience et au dévouement du vieux maître, plus de 200 personnes de la commune de Dinh Lac peuvent désormais jouer du gong correctement, dont 30 qui font partie du club de gong local. M Hiu Nguyên, le secrétaire de l’antenne villageoise du Parti communiste vietnamien, nous dit que c’est K’Tiêu qui lui a transmis son virus du gong. M Hiu Nguyên, sa femme et sa fille, ont d’ailleurs tous été des élèves du patriarche.

«Il nous a transmis toute sa passion. Nous l’avons senti et avons fait de notre mieux pour bien interpréter les morceaux qu’il nous a appris. Je suis content que des collégiens, des lycéens, voire des adultes soient nombreux à suivre ses cours. C’est très important pour la préservation de notre identité culturelle K’ho», constate-t-il.

K’Tiêu, un ange-gardien des gongs du Tây Nguyên - ảnh 2K’Tiêu organise des classes pour apprendre aux enfants à jouer le gong

Grâce à K’Tiêu et à ses élèves, et surtout au regain d’intérêt pour le patrimoine culturel qu’ils ont contribué à ressusciter, la commune de Dinh Lac a pu reproduire une série de fêtes traditionnelles. En 2018 et 2019, elle a organisé des échanges de gongs avec d’autres communes et bourgs du district de Di Linh, comme l’indique Truong Quôc Phuong, vice-président du comité populaire communal.

«Le patriarche K’Tiêu est une personne influente qui a beaucoup contribué à la conservation de l’espace culturel des gongs du Tây Nguyên. Il transmet sa passion et son savoir à plusieurs générations et a joué un rôle majeur dans l’introduction du gong à l’école. Alors que notre commune a décidé de mettre en valeur les identités culturelles de nos différentes communautés ethniques à travers les costumes, la production d’alcool par fermentation et la vannerie traditionnelle, la pratique du gong sera un élément essentiel pour compléter notre offre de tourisme culturel, qui devra permettra à la population d’augmenter ses revenus», explique-t-il.

Les contributions de K’Tiêu à la préservation de l’espace culturel des gongs lui ont valu plusieurs satisfecits des autorités locales. L’année dernière, il s’est vu attribuer par le président de la République le titre de maître d’art émérite, et a fait partie des 31 particuliers à être honorés par le Premier ministre dans le cadre du mouvement d’émulation patriotique de l’année. Cette année encore, il a représenté la province de Lâm Dông au congrès des figures exemplaires du pays honorés à l’occasion du 75e anniversaire de l’Appel à l’émulation patriotique du Président Hô Chi Minh.

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