Doan Gioi et ses oeuvres pour enfants

Phuong Thuy
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(VOVworld) - A l’instar de To Hoai, de Pham Ho et de quelques autres, Doan Gioi est un grand écrivain pour enfants. Simples et authentiques, ses œuvres parlent à des générations de lecteurs, leur procurant des sensations inoubliables sur la beauté de la nature et la diversité des destins. L’accent du Sud de « Bambou vulgaire », « Goujon » ou « La terre et la forêt du Sud »… a suffi à ancrer ces œuvres dans le cœur de chaque Vietnamien. S’il était encore en vie, Doan Gioi aurait cette année 90 ans.
(VOVworld) - A l’instar de To Hoai, de Pham Ho et de quelques autres, Doan Gioi est un grand écrivain pour enfants. Simples et authentiques, ses œuvres parlent à des générations de lecteurs, leur procurant des sensations inoubliables sur la beauté de la nature et la diversité des destins. L’accent du Sud de « Bambou vulgaire », « Goujon » ou « La terre et la forêt du Sud »… a suffi à ancrer ces œuvres dans le cœur de chaque Vietnamien. S’il était encore en vie, Doan Gioi aurait cette année 90 ans.

Doan Gioi et ses oeuvres pour enfants - ảnh 1

Doan Gioi. Photo : internet


Peu de gens savent que « La terre et la forêt du Sud », un grand classique de la littérature vietnamienne pour enfants, a été écrit sur commande. En 1957, alors qu’il travaillait à la radio nationale la Voix du Vietnam, Doan Gioi a reçu une commande de l’écrivain Nguyen Huy Tuong, alors directeur de la maison d’éditions Kim Dong : un livre pour enfants présentant la nature et la population du Sud, d’où il était originaire. La verve n’est venue qu’au quatrième mois. La nostalgie de sa terre natale et de ses proches était tellement puissante qu’elle a aidé Doan Gioi à achever son roman en un mois. « La terre et la forêt du Sud » raconte la vie du petit An, qui s’est perdu pendant la guerre et qui a été sauvé et protégé par des gens d’une contrée fluviale du Sud. L’œuvre respire l’eau, la forêt, des histoires autant vraies que mythiques d’une terre sauvage. Unanimement saluée comme étant l’une des meilleures œuvres littéraires pour enfants du Vietnam, « La terre et la forêt du Sud » séduit par un sens de l’observation aussi minutieux que délicat et par le charme irrésistible du narrateur. Le roman a été traduit en plusieurs langues : russe, polonais, allemand, espagnol… Le poète Huu Thinh, un ami de longue date de Doan Gioi :

« Doan Gioi s’est entièrement consacré à la littérature pour enfant mais ne s’est pas limité aux stéréotypes. Même les adultes l’adorent. Ses romans sont très cinématographiques, on peut en tirer d’excellents scénarios de films. Le fait d’écrire sur commande n’a jamais été pour lui une contrainte. C’est un passionné qui laissait toujours libre cours à son imagination. »

Grâce à Doan Gioi, des générations d’enfants se sont familiarisés avec le manglier de Ca Mau, des arroyos enchevêtrés animés par les sons de pagaies, la grandeur des fleuves Tien et Hau. « La terre et la forêt du Sud » est enseigné à l’école sous plusieurs formes : littéraire, peinture, musique, cinéma… Le Thi Thanh Tam, professeur de littérature au lycée Vinschool, à Hanoï :

« C’est une œuvre riche en caractéristiques locales du Sud qui a été écrite par amour et avec un langage simple et suggestif. Nous avons décidé de consacrer seulement 30% de notre heure de littérature aux explications de texte, le reste étant réservé au débat en groupes et à la vision d’extraits du film « La terre et la forêt du Sud ».

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Photo : internet

Après « La terre et la forêt du Sud », Doan Gioi a écrit « La chasse aux armes », « Le manglier de Ca Mau », « L’appel de la jungle », « Le vieux marin sur son île d’exil »… autant de témoignages d’un écrivain profondément attaché au dialecte et aux moindres recoins de sa terre natale dont il a dû se séparer. Doan Gioi était également un grand amoureux de la nature, des plantes et des animaux. Chaque fois qu’elle évoque le souvenir de son beau-père, Le Thi Thanh Ha ne peut retenir son émotion :

« Lorsque je suis venue le voir à l’hôpital, il a écrit ces mots sur un bout de papier : « quand tu rentreras, n’oublie pas de donner à manger aux geckos à la fenêtre ! ». J’avoue que je ne l’ai pas vraiment compris mais lorsque je suis rentrée et que je me suis approchée de la fenêtre en faisant un peu de bruit, des geckos sont apparus, les yeux rivés sur la fenêtre. Alors j’ai compris avec combien d’amour de papa les avait entraînés pour qu’ils montent depuis les étages inférieurs jusqu’à cette fenêtre et attendent qu’il leur donne à manger. »

La vie de Doan Gioi pourrait se résumer en deux mots : se déplacer et écrire. Après son décès en 1989, beaucoup de gens évoquent son souvenir en disant « Doan Gioi aimait les enfants, du coup il a gagné l’amour de tout le monde. »

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