Nguyen
Tran Khai Duy
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Nguyen
Tran Khai Duy est lauréat d’un concours organisé à l’occasion du Têt par la
société Saigon Books, concours de création de poèmes utilisant le mètre
traditionnel où se succèdent des vers de 6 puis de 8 syllabes. Son poème
s’intitule « Des mots tout juste suffisants pour faire des rimes au 12ème
et au premier mois de l’année lunaire ».
« Une
nostalgie tout juste suffisante pour aimer
Du
bois tout juste suffisant pour allumer un feu
Une
diligence tout juste suffisante pour s’angoisser… »
Voilà
un extrait tout juste suffisant pour vous donner une idée de ce que voulait
exprimer le jeune poète. C’est en regardant sa mère préparer le plateau rituel
des cinq fruits sur l’autel des ancêtres à l’occasion du Têt que Nguyen Tran
Khai Duy a eu cette réflexion sur le « juste suffisant », nous a-t-il
expliqué.
Depuis
4 ans qu’il étudie à l’Université des sciences sociales et humaines de Ho Chi
Minh-ville, Khai Duy participe chaque année à la journée de la poésie
vietnamienne.
« Pour
moi, c’est un terrain de jeu où des jeunes poètes peuvent s’épanouir, un forum
où jeunes et moins jeunes échangent et se complètent », dit-il. « Les
anciens trouvent chez nous l’ardeur de la jeunesse et nous, chez eux, de
l’expérience et du vécu. »
Chung
Bao Ngan
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Chung
Bao Ngan, l’autre figure que nous vous présentons aujourd’hui, est également étudiante
à l’Université des sciences sociales et humaines de Ho Chi Minh-ville. Si le
virus de la poésie ne l’a piquée que depuis peu, elle a déjà su insuffler un
vent nouveau à l’espace poétique de la mégalopole du Sud. Bao Ngan s’intéresse
surtout à la vie de la femme dans la société moderne.
« Je
me suis vidée, sacrifiée
Croyant
que cet amour durerait contre vents et marées
Mais
toutes ces belles paroles ont fini par s’éroder
Cédant
la place à des désirs vulgaires. »
«Le
manque d’expériences et de vécu représente, à mon avis, le principal obstacle à
la création pour les jeunes poètes. C’est toujours mieux lorsqu’on peut
s’inspirer de notre propre vécu», estime-t-elle.
Nguyen
Tran Khai Duy et Chung Bao Ngan ne sont que deux parmi les 15 jeunes poètes que
l’association des écrivains de Ho Chi Minh-ville a choisi d’honorer cette
année. « Les jeunes poètes ne se contentent plus d’écrire sur les nuages
et le vent. Beaucoup sont devenus des artistes engagés, militant pour les
personnes moins chanceuses », s’est félicitée Minh Dan, une responsable
de l’association.