(VOVworld) - Le festival de chant populaire du Sud, 6ème édition, vient d’avoir lieu à Cao Lanh, dans la province méridionale de Dong Thap. La principale nouveauté résidait dans la moyenne d’âge des participants qui étaient bien plus jeunes que ceux des éditions précédentes.
Les participants au festival de chant populaire du Sud sont tous des amateurs passionnés. Les limites du répertoire folklorique ne les empêchent pas de renouveler chaque fois leur programme. Cette année, chacune des 12 délégations a présenté de deux à quatre nouveaux numéros. Celle de Ben Tre a gagné la sympathie de tous en mettant sur scène deux enfants de plus de 10 ans qui ont interprété « Le chant du chat » ; la délégation de Dong Thap a reproduit une séance de chants alternés de paysans et de pêcheurs sur la plaine des Joncs, recouverte de champs de lotus ; la délégation de Tra Vinh a présenté les deux formes d’art khmer les plus populaires (le chant cham-rieng-cha-bay et le théâtre dansé) ; la délégation de Can Tho a quant à elle mis en scène la vie quotidienne d’une famille villageoise typique de la contrée fluviale du Sud-Ouest.
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Mais c’est la délégation de Tay Ninh qui a volé la vedette aux autres en présentant, pour la première fois, le patrimoine culturel de l’ethnie Ta Mun, une ethnie autre que les 54 déjà officiellement répertoriées au Vietnam. Les Ta Mun de la délégation ont interprété l’une de leurs berceuses traditionnelles. Dao Duy Phuoc, directeur du centre culturel de la province de Tay Ninh :
« Les Ta Mun chantent comme ça, sans aucun accompagnement musical. Pour transmettre ses chants, cette ethnie, qui ne possède pas d’écriture, n’a d’autre moyen que la voie orale. Je suis très heureux d’avoir pu faire venir au festival des Ta Mun qui complètent actuellement les formalités pour être reconnus par l’Etat comme étant la 55ème ethnie du pays. »
Après cinq éditions, le festival de chant populaire du Sud aura permis d’encourager la préservation et la transmission du répertoire folklorique. Cette idée de transmission était particulièrement présente lors de la 6ème édition dont plusieurs numéros impliquaient des membres d’une même famille. C’est le cas de la famille de Danh Thi Dieu, venue de la province de Soc Trang. Ils étaient quatre à monter sur scène pour danser la Sarikakeo, une danse traditionnelle khmère.
« C’est une danse collective et tout à fait spontanée. Parents, enfants et petits-enfants dansent ensemble chaque fois qu’il y a une fête à la maison ou à la pagode. Je suis très heureuse de participer à ce festival et de rencontrer autant de monde qui œuvre à la préservation des traditions. »
Et justement en matière de préservation des traditions, la province de Soc Trang est particulièrement créative en associant valorisation des arts culturels et instauration de la nouvelle ruralité. Lam Hoang Vien, directeur du Centre culturel provincial :
« La province de Soc Trang organise souvent des festivals réunissant des représentants des trois ethnies qui la composent. A travers ces festivals provinciaux, nous découvrons des talents et des originalités qui sont ensuite présentés lors de festivals nationaux»
Ces festivals sont devenus un moyen efficace de préserver et d’enrichir le patrimoine musical traditionnel des ethnies.