Rue Hang Bac à Hanoi

Thanh Phuong
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(VOVworld)-Située au centre-ville, cette rue longue d’à peine de 280 mètres est un cas typique de l’évolution du vieil Hanoi.


(VOVworld)-Cette semaine, nous avons reçu des courriers d’Algérie, de Messieurs Farid Boumechaal, de Batwa, Naghmouchi Nouari, de Sétif et Abdelhamid Djebbari, de Tlemcen, de Belgique, de Messieurs André Biot, de Romerée et Michel Beine, de Tienen. Les autres lettres viennent de France, de Messieurs Michel Minouflet, de Cergy-Pontoise, Bernard Marthoud, de Villeurbanne, Guy Le Louet, de Saint Agnan sur Erre, Roger Braun, de Rougement le Château, Maurice Mercier, de Villefranche sur Saone, André Balboa, de Narbonne, et Bernard Grondin, d’Ile de la Réunion. Vos rapports d’écoute montrent dans l’ensemble une bonne réception sur nos ondes. Nous en sommes très heureux.



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La rue Hàng Bạc d'autrefois (photo : archives)



A la demande de Monsieur Mohamed Zainal, de Jambi, en Indonésie, aujourd’hui, je voudrais vous parler de la rue Hàng Bạc, à Hanoi. Située au centre-ville, cette rue longue d’à peine de 280 mètres est un cas typique de l’évolution du vieil Hanoi, comme l’indique Philippe Papin, de l’École française d’Extrême-Orient, qui a fait publier en 2001 un livre intitulé « Histoire de Hanoi ». Selon lui, au 18e siècle, la future rue Hang Bac est une portion du quartier de Đông Các. Elle deviendra au siècle suivant le hameau de Dũng Thọ, spécialisé dans la fonte de la monnaie. Ensuite, avec le transfert de la capitale à Huế, la rue s’est tournée vers les travaux de joaillerie et le change d’argent. C’est d’ailleurs pour cette raison que les Français l’appelèrent Rue des Changeurs. A propos des premiers habitants de la rue, Philippe Papin nous raconte : « L’endroit a été formé entre le 16e et le 17e siècle par les communautés migrantes venues du village de Châu Khê, à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Hanoi. Plus tard, dans le courant du 18e siècle, d’autres migrants, issus d’autres villages, sont venus grossir la petite communauté de la rue Hàng Bạc. On trouve d’abord les gens de Trúc Lâm. Ce village est situé à 13 kilomètres au sud de Hải Dương, donc, tout proche de Châu Khê. Ses migrants se sont d’abord installés à Bảo Khánh, non loin de Hàng Bạc : les voisins à la campagne étaient aussi voisins en ville. Et puis, pour une raison inconnue, ils ont fait un saut de puce vers Hàng Bạc où ils se sont mêlés à ceux qui étaient déjà là. »

Deux autres communautés migrantes se sont encore ajoutées, au fil du temps. Tous ces gens vivaient au même endroit, mais avec des bâtiments de culte distincts et une gestion des affaires internes bien individualisée. Puis, peu à peu, il a bien fallu se donner des outils pour gérer les questions liées à la rue elle-même, quel que soit le village d’origine d’untel ou untel. Et c’est ainsi que sont apparues des maisons communales partagées, communes à tous les habitants de la rue. 

« Il est évident que la pratique de la gestion en commun des affaires urbaines a rapproché tous ces gens, leur donnant peu à peu une identité propre et des préoccupations similaires, indique Philippe Papin. Elle a aussi fait naître une architecture singulière : la maison communale urbaine, toute en longueur, calquée sur le dessin des parcelles ordinaires, à la différence des maisons communales campagnardes qui sont parallèle à la route : en s’urbanisant, la maison communale pivote. L’ordonnancement des cérémonies en est bouleversé »


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Rue Hàng Bạc de nos jours (photo : Internet)



On peut dire que les choses les plus typiques de la campagne, comme ces maisons communales, ont eu une franche tendance à « s’urbaniser », se modifier, à devenir originales. Le temps passant, le village en ville se rend autonome, s’affranchit de sa vieille dépendance, et il devient un quartier de la ville. De nos jours, Hàng Bạc est une rue effervescente avec des bijouteries, mais aussi des mini-hôtels, des restaurants et des bureaux d’agence de voyage. De nombreux touristes, notamment des routards, choisissent de se loger dans cette rue située à deux pas du lac Hoàn Kiếm, certainement pour le côté pratique, mais aussi pour son ambiance conviviale et ses vieilles maisons charmantes.

Voilà cher Monsieur Mohamed Zainal, j’espère que ma réponse vous satisfait.

C’est tout pour aujourd’hui. Rendez-vous mercredi prochain pour un autre courrier des auditeurs.

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