(VOVworld) - Cette semaine, M. Pierre Marichal nous a téléphoné de France. Je voudrai lui adresser nos remerciements les plus sincères, M. Marichal, vos sentiments chaleureux sont un grand soutien pour toute l’équipe. Nous avons aussi reçu dans la semaine un message très amical de notre ami de longue date, M. Michel Minouflet, ainsi que des rapports d’écoute venant de France et de Belgique. Une bonne qualité des ondes dans l’ensemble est constatée, nous en sommes très contents !
Direction le sud du Vietnam, à la découverte du temple de la Déesse Xu - Bà Chua Xu en vietnamien, à la demande de notre ami français Michel Minouflet.
Le temple dédié à la déesse locale, le plus grand en son genre dans le Sud du pays, se situe au pied du Mont Sam, à Vinh Te, près de Chau Doc au Vietnam. Ce lieu de culte sacré a été érigé en 1820, mais sa version actuelle date de 1972. De millions de Vietnamiens y font un grand pèlerinage le 22ème jour du 4ème mois lunaire, et ce, pendant quatre jours. À l’intérieur, se trouve une statue datant du 6ème siècle, probablement d'origine khmère et en grès noir. Elle représente un personnage aux cheveux bouclés qui pourrait être une figuration de la divinité hindoue Shiva. Au fil des saisons et des fêtes qui lui sont dédiées, la statue est richement ornée, revêtue de parures chatoyantes et multicolores.
Selon une légende, on aurait trouvé la statue au sommet du mont Sam. Les habitants auraient voulu l'emporter, mais la statue devint de plus en plus lourde au point qu'ils se virent contraints de l'abandonner en chemin. Apparut alors aux villageois une jeune beauté promettant que quarante vierges remettraient bientôt la statue à sa place. Le miracle se produisit, les villageois comprirent l'importance du site et y édifièrent un temple à sa mesure.
Une autre légende, plus vraisemblable mais non moins poétique, raconte que l'une des femmes du mandarin Thoai Ngoc Hau promit à la Vierge noire qu'elle lui ferait bâtir un sanctuaire pour honorer ceux qui avaient perdu la vie dans la construction du canal. Elle mourut avant d'avoir pu remplir son engagement mais, pour respecter le voeu de la femme qu'il aimait, le mandarin fit construire le sanctuaire d'après les plans dessinés par la défunte.
Les différentes communautés de la région en ont fait un culte multi-ethnique en croyant que la Déesse-Mère leur apportera les succès professionnels et familiaux, ou exaucera de multiples souhaits ; c'est aussi la protectrice de la frontière car la légende l'associe aux Vietnamiens qui au 19ème siècle vaincurent les khmers ou les siamois et imposèrent la frontière actuelle.
L'efficacité du pèlerinage dépend des dons effectués : porcs et canards laqués, fruits, fleurs,... et de l'honnêteté du dévot. Chaque année, au cours d'une grande fête, la statue est lavée par des dévotes, l'eau du bain est ainsi sanctifiée, puis la statue est habillée de riches vêtements offerts par des fidèles. Les différentes robes et bijoux destinés à la Déesse sont exposés dans une salle proche du temple principal.