Washington quitte le FNI : quelles sont les vraies intentions ?

Hông Vân
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(VOVWORLD) - Le président américain Donald Trump a annoncé le 20 octobre que les États-Unis allaient se retirer du Traité sur le contrôle des forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) conclu avec la Russie pendant la Guerre froide, accusant Moscou de ne pas le respecter.  
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Le traité FNI a été signé par les présidents américain et russe Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev à la fin de la Guerre froide en 1987. Le texte prévoit l’élimination et l’interdiction des missiles soviétiques et américains de 500 à 5.500 kilomètres. Dans les années qui ont suivi sa signature, des milliers de missiles ont donc été détruits par les deux puissances qui ne pouvaient plus théoriquement en posséder.

Suite au FNI, les États-Unis et l’Union soviétique, et plus tard la Russie, ont signé d’autres accords de réduction d’armes, ce qui a permis de mettre fin à leur affrontement nucléaire en Europe, créant une stabilité relative dans le continent depuis 30 ans et apportant l’espoir d’un monde sans armes nucléaires.

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Pourquoi ce retrait américain ?

Aujourd’hui, Donald Trump veut se retirer du FNI car il accuse la Russie de ne plus respecter le traité et de posséder un système de lancement de missiles qui lui permettrait de mener des frappes nucléaires en Europe. Cette décision du locataire de la Maison-Blanche n’a rien de surprenant, compte tenu des multiples accusations déjà portées contre la Russie par son prédécesseur Barack Obama.

De l’avis des experts, cette décision de l’administration Trump ne fait partie que d’une série de retraits unilatéraux d’accords internationaux et n’est qu’un prétexte pour permettre à Wahington de déployer à loisir ses missiles sol-air Tomahawk munis d’obus nucléaires.

La Chine serait un facteur important ayant conduit au retrait américain, comme l’a affirmé le sénateur républicain Tom Cotton. Le 22 octobre, Donald Trump a en effet mis officiellement en cause la Chine, qui développe depuis  plusieurs années des armes interdites par ledit traité.  A partir de 1987, la Chine a entrepris un vaste chantier de modernisation de son armée surtout dans le domaine de missiles. Des hauts officiers du Pentagone ont affirmé que si la Chine avait été partie prenante du FNI, 95% de ses missiles balistiques et de croisière auraient violé ce traité puisqu’ils ont une portée de 15.000km et sont capables d’atteindre le territoire américain.

La décision du président américain a été annoncée alors que son conseiller à la sécurité nationale John Bolton effectue une visite à Moscou. On suppose que pour l’administration Trump, il s’agit de faire pression sur la Russie pour que celle-ci s’engage à ne pas enfreindre le FNI avant le sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Que se serait-il passé sans le FNI ?

Ce n’est pas la première fois que les États-Unis se retirent d’un accord nucléaire, un précédent avait eu lieu en  2001 avec le traité ABM anti-missiles balistiques. Compte tenu de ce retrait, la  communauté internationale se demande si les États-Unis renouvelleront le traité START-3 sur la réduction des armes stratégiques qui expirera en 2021. Donald Trump estime que cet accord est plus bénéfique pour Moscou que pour Washington. S’il maintenait sa position, ce serait la première fois, depuis 1972 que le monde serait de nouveau exposé à une course aux armements nucléaires.

Pour l’heure, la communauté internationale tente de convaincre les États-Unis de revoir leur décision. Tous les yeux sont donc tournés vers le prochain sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

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