(VOVworld) - Un an après la mort du président Hugo Chavez, l’instabilité demeure au Vénézuéla. Les manifestations se propagent dans l’ensemble du pays. Pour Nicolas Maduro, son successeur, la situation devient d’autant plus critique que l’économie nationale est en berne.
Des étudiants manifestent contre le gouvernement de Nicolas Maduro à Caracas le 13 février 2014 (Photo Leo Ramirez. AFP)
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Voilà déjà un mois que Caracas est le théâtre de manifestations monstres, de même, d’ailleurs que les principales villes du pays. Les manifestants contestent les résultats des présidentielles de 2011. Mais la situation vient de prendre une tournure plus inquiétante : des milliers d’étudiants se sont en effet joints aux sympathisants de l'opposition, lesquels accusent le parti du président Nicolas Maduro d’être responsable de l’insécurité actuelle et la délicate situation économique du pays. Il faut dire qu’en plus d’être en proie à un taux d’inflation très élevé, le Vénézuela doit désormais faire face à une criminalité en forte augmentation. Mais plus grave encore, les manifestations dégénèrent maintenant en affrontements sanglants.
Une insécurité dûe aux difficultés économiques
C’est la dégradation économique qui a poussé les Vénézuéliens à descendre dans la rue. En 2013, le taux d’inflation a atteint plus de 56% dans le pays, dont la réserve en devises étrangères est en chute libre. Depuis une décennie, la production pétrolière nationale est en baisse, faute d’investissements dans la production : une situation paradoxale si l’on songe qu’à lui seul, le Vénézuela compte plus du tiers des réserves de pétrole de la planète.
Nicolas Maduro mis à rude épreuve
Durant 14 ans, Hugo Chavez a conduit le Vénézuéla sur la voie du développement. Des acquis importants ont été obtenus en termes d’amélioration du niveau de vie. Le taux de pauvreté a d’ailleurs été ramené à 6% en 2012. Un autre signe, tout aussi éloquent : le Vénézuéla pointe désormais à la 71ème place, sur 189 pays, du dernier indice de développement humain. Mais ces résultats sont, incontestablement, dûs au pétrole. En d’autres termes, Nicolas Maduro doit impérativement réduire la dépendance de son pays au secteur pétrolier: question de survie économique.
Protéger les acquis de la révolution bolivarienne
De l’avis-même des experts, il est peu propable que l’opposition vénézuélienne soit en mesure de déclencher une révolution et de prendre le pouvoir. Pour cela, il lui manque encore un soutien masif de la population.
Face aux manifestations qui gagnent de l’ampleur, Nicolas Maduro a affirmé que la révolution bolivarienne se poursuivrait, en précisant que les auteurs de violences ou de destruction de biens publics seraient sévèrement punis. Il a même demandé au parlement d’ouvrir une enquête pour tentative de coup d’Etat. Une commission devrait ainsi être créée pour prouver que l’opposition a reçu des aides de l’étranger pour fomenter un coup d’Etat contre le gouvernement. Le chef de l’Etat a, par ailleurs, pris de nouvelles mesures pour relancer l’économie nationale, en faisant de la défense des consommateurs et de l’accès aux denrées alimentaires et aux médicaments ses priorités.
Nicolas Maduro, qui a prêté serment en avril dernier après avoir dominé son adversaire Henrique Capriles, s’était alors engagé à poursuivre les réformes sociales et à persévérer sur la voie du socialisme, s’inscrivant ainsi dans les pas de son prédécesseur Hugo Chavez. Mais pour y parvenir, il aura fort à faire: il devra d’abord mettre fin aux manifestations et ensuite relancer l’économie nationale.