Une tournée riche d’ambitions

Anh Huyen
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(VOVworld)-Le nouveau chef de la diplomatie américaine John Kerry effectue actuellement une tournée de 11 jours dans neuf pays européens et arabes. Son prédécesseur, Hillary Clinton, avait choisi l’Asie pour son premier déplacement. Derrière le choix de John Kerry, on voit le signe du redressement de l’intérêt de Washington vis-à-vis du vieux continent et comme une affirmation du rôle des Etats-Unis dans la recherche d’une solution pacifique au Moyen-Orient.
(VOVworld)-Le nouveau chef de la diplomatie américaine John Kerry effectue actuellement une tournée de 11 jours dans neuf pays européens et arabes. Son prédécesseur, Hillary Clinton, avait choisi l’Asie pour son premier déplacement. Derrière le choix de John Kerry, on voit le signe du redressement de l’intérêt de Washington vis-à-vis du vieux continent et comme une affirmation du rôle des Etats-Unis dans la recherche d’une solution pacifique au Moyen-Orient. Toutefois, selon les analystes, cette tournée avec un agenda dense restera au niveau de l’écoute et n’aura aucune percée concrète.



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Le secrétaire d'Etat John Kerry (photo : Voix d'Amérique)



John Kerry est arrivé en Grande Bretagne dimanche, première escale d’une tournée de 11 jours qui devrait l’emmener également en Allemagne, en France, en Turquie, en Egypte, en Arabie Saoudite, aux Emirats Arabes Unis et au Qatar. Il met en oeuvre ainsi la nouvelle politique diplomatique du président Barack Obama pour son deuxième mandat, politique qui prône le maintien des relations solides avec ses plus grands alliés en Europe et l’amélioration les rapports avec les pays arabes.

Les rencontres lundi entre John Kerry et le Premier ministre britannique David Cameron et son homologue britannique William Hague montrent les premières tendance de cette politique de Washington. Outre le retrait des troupes d’Afghanistan et l’amélioration de la force des alliés, Washington souhaite également entendre les intentions de Londres concernant le référendum sur la décision britannique de rester ou de quitter l’Union européenne. Les Etats-Unis n’ont aucun intérêt à ce que la Grande-Bretagne soit hors de l’Union européenne, notamment dans le contexte où la crise de la dette publique en Europe connaît des signes de redressement et un accord de libre échange Etats-Unis-Union européenne est en phase de négociation. Dans le message fédéral prononcé au début de ce mois, Barack Obama a marqué son intérêt vis-à-vis des opportunités potentielles des relations trans-atlantiques en publiant le plan concernant les négociations sur le commerce trans-atlantique et le partenariat d’investissement qui pourrait aider à former la plus grande zone de libre échange du monde. Ainsi, John Kerry devrait également évoquer le renforcement de la coopération transatlantique à Berlin et à Paris.




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Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'entretenait lundi avec le Premier ministre britannique David Cameron et son homologue William Hague (photo : Afp)


Le Moyen-Orient est un autre dossier décisif de cette tournée de John Kerry. Jeudi, à Rome, le chef de la diplomatie américaine assistera à une conférence internationale qui réunira également les représentants de l’opposition syrienne, à la recherche d’une issue à la crise qui dure depuis 23 mois en Syrie. Or, l’opposition syrienne a menacé de ne pas participer à cette conférence, estimant que les Etats-Unis ne les soutiennent pas assez et qu’ils auraient dû leur fournir des armes. En acceptant le poste de secrétaire d’Etat, John Kerry a indiqué qu’il tenterait de persuader le président syrien Bashar al-Assad de renoncer au pouvoir. Toutefois, l’opinion publique s’attend toujours à ce que Washington choisisse une solution diplomatique ou fournisse des armes aux forces de l’opposition en Syrie, comme ce fut le cas avec la Libye. Une autre mission de John Kerry est de persuader la Russie, un allié important du régime Assad, se s’aligner aux Etats-Unis. Il s’agit d’une tâche difficile car Moscou défend depuis toujours que les problèmes de la Syrie doivent être réglés de l’intérieur et non pas par une intervention étrangère.

En outre, le dossier nucléaire iranien est également un grand défi pour Washington. La tournée de John Kerry coïncide avec les pourparlers entre l’Iran et les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU; pourparlers qui ne laissent présager aucun résultat, au moins jusqu’aux élections présidentielles iraniennes en juin prochain.

L’escale en Egypte de John Kerry traduit le message de Washington de sa volonté de travailler avec le nouveau gouvernement au Caire ; une mission de taille alors que les Frères Musulmans au pouvoir en Egypte se méfient des Américains.

En revanche, les visites en Arabie Saoudite, aux Emirats Arabes Unis et au Qatar donneront à John Kerry plus de directions pour faire face aux crises en Syrie et en Afghanistan et au processus de paix au Proche-Orient.

John Kerry a choisi l’Europe et le monde arabe pour premier déplacement. Cela montre qu’au lieu de poursuivre les objectifs à long terme, Washington voit dans les sujets immédiats, des priorités. Les Etats-Unis ont réajusté leur stratégie vis-à-vis de l’Asie-Pacifique, mais ils ne négligent pas pour autant d’autres régions d’intérêt stratégique. La tournée de 11 jours du secrétaire d’Etat John Kerry sera bien une mission de constatation mais elle n’est pas non plus dépourvue d’importance. En effet, elle déclenche un nouveau processus, celui d’édifier les fondements des relations entre Washington et ses alliés en Europe et au Moyen-Orient, ouvrant la voie à l’amélioration des relations entre les Etats-Unis et le monde arabe.

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