Un retour vers l'accord sur le nucléaire de 2015 ?

Anh Huyên
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(VOVWORLD) - Après six mois d’interruption, l’Iran et la Chine, la France, l’Allemagne, la Russie et le Royaume-Uni reprennent depuis le 29 novembre, les négociations sur l’accord sur le nucléaire de 2015, connu sous le nom de Plan d'action global conjoint (JCPOA). Même si l’issue de ces négociations reste incertaine, le retour  de Téhéran à la table des discussions montre sa volonté de parvenir à un accord.
Un retour vers l'accord sur le nucléaire de 2015 ? - ảnh 1Les négociations ont lieu à Vienne, en Autriche, le 29 novembre 2021. Photo: Délégation de l'UE à Vienne/ REUTERS

Une opportunité pour harmoniser les intérêts et les positions des parties…

Lors de ce nouveau cycle de négociations, les parties devraient discuter des questions restées en suspens et notamment de la levée des sanctions américaines contre l’Iran. Le principal négociateur de la Russie, Mikhail Ulyanov, a fait savoir lundi sur Twitter que ce septième cycle de négociations avait bien commencé. Partageant le même point de vue, le négociateur iranien en chef, Ali Bagheri Kani, s’est également déclaré optimiste quant aux perspectives de ces rencontres.

Avant le présent round, les parties n’avaient pas réussi à s’entendre sur la  levée des sanctions américaines contre l’Iran. Le 16 novembre dernier, le président iranien, Ebrahim Raïssi, avait affirmé qu’il entendait obtenir cette levée des sanctions, en plus des dix milliards de dollars d’avoirs bloqués aux États-Unis. Pour Téhéran, il s’agissait de deux conditions sine qua non à son acceptation de négocier directement avec Washington. En effet, les États-Unis ne participent à ces pourparlers que par le biais de consultations séparées avec les autres parties prenantes de l’accord. Si le président américain Joe Biden a laissé entendre qu’il voulait revenir dans l’accord de 2015, son envoyé chargé du dossier iranien Robert Malley avait noté pour sa part qu’au seuil de ces négociations, l’Iran n’avait donné aucun signe encourageant. La Russie, qui se veut jouer un rôle de médiateur, a eu des consultations informelles avec chacune des parties et a décidé de faire pression pour débloquer ces négociations interminables. 

Un retour vers l'accord sur le nucléaire de 2015 ? - ảnh 2À l'extérieur de l'hôtel Palais Coburg, où ont lieu les négociations. Photo: Lisi Niesner/ Reuters
… et ressusciter l’accord historique

Signé à Vienne en 2015, l’accord international sur le nucléaire iranien a été rendu caduque en 2018 lorsque les États-Unis du président Donald Trump s’en sont retiré. Washington a alors mis en place des sanctions qui ont étranglé l’économie iranienne. Suite à son investiture, le président Joe Biden a conditionné son retour à l’accord à la suspension des activités nucléaires menées par l’Iran en riposte aux sanctions américaines.

L’Iran a organisé six tours de négociations indirectes avec l’administration Joe Biden, mais l’arrivée au pouvoir, en juin dernier, du président Ebrahim Raisi, réputé pour sa ferme opposition à l’Occident, a tout bloqué. Si son gouvernement s’est toujours dit prêt à reprendre les discussions, il n’a pour autant jamais donné de date précise et a repris son programme nucléaire. Face à cette situation, l’Union européenne et les grandes puissances se sont démenées pour reprendre les négociations et tenter de sauver cet accord.

Si les États-Unis restent prudents quant à la réelle volonté de l’Iran, de nombreux analystes préfèrent y croire. D’après eux, l’Iran a besoin du rétablissement de l’accord de Vienne pour sortir des sanctions. Certes, le retour de l’Iran au respect de ses engagements sera long, mais la reprise des négociations a tout de même allumé une lueur d’espoir de ressusciter cet accord historique.

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