Ukraine: ballet diplomatique pour tenter de désamorcer la crise

Anh Huyên ​
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(VOVWORLD) - Les tensions entre la Russie et l’Occident autour de la crise ukrainienne ne montrent aucun signe de relâchement. Des accusations d'invasion, des avertissements de représailles et des déploiements de troupes des deux côtés ont mis le feu aux poudres. Toutefois, le ballet diplomatique se poursuit pour tenter de trouver une issue à la crise.
Ukraine: ballet diplomatique pour tenter de désamorcer la crise - ảnh 1Des soldats ukrainiens près de Trokhizbenka, dans l'est de l'Ukraine, le 2 février 2022. Photo: New York Times

Des allégations démenties

Immédiatement après la publication d’images satellites sur le déploiement d’armes par la Russie près de la frontière ukrainienne, les États-Unis et les Occidentaux ont livré des armes de défense et des munitions à Kiev. De plus, face à la menace grandissante d’une invasion russe en Ukraine, Washington a annoncé le déploiement de 3.000 militaires en soutien aux forces de l’OTAN, dans plusieurs pays d’Europe de l’Est.

Cités dans les médias, plusieurs responsables américains ont estimé que la Russie accentuait ses préparatifs d'une invasion à grande échelle de l'Ukraine d’ici quelques semaines et qu'elle disposait déjà de 70 % du dispositif nécessaire à une telle opération. L’armée russe continue de déployer des unités de combat à la frontière ukrainienne, à la fois sur son propre territoire et en Biélorussie. 83 bataillons tactiques ont été déployés pour une éventuelle attaque. Le 5 février, le Washington Post et le New York Times ont rapporté les propos d’officiels, sous le couvert de l’anonymat, selon lesquels une invasion russe de grande envergure pourrait causer la mort ou blesser jusqu’à 50.000 personnes. Ce chiffre paraît certes précis, mais on ignore s’il est bien fondé. D’ailleurs, même la presse américaine s’interroge.

La Russie a, quant à elle, nié à plusieurs reprises avoir des plans d’attaque, accusant en retour l’Occident d’avoir délibérément attisé un conflit entre la Russie et l’Ukraine. L’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoly Antonov, a déclaré que Washington tentait de provoquer une escalade et d’attirer l’attention internationale sur les tensions russo-ukrainiennes. De son côté, l’ambassadeur adjoint de Russie à l’ONU, Dmitry Polyanskiy, a souligné  que les estimations faites par les États-Unis et l’Occident sur l’impact d’une éventuelle invasion russe en Ukraine étaient «de la folie».

Un intense ballet diplomatique pour apaiser les tensions

Pour comprendre l’origine du conflit russo-ukrainien actuel, il faut remonter en 1991 lorsque l’Ukraine, qui était jusque-là une république de l’Union soviétique, a obtenu son indépendance lors de l’éclatement de cette union. Depuis, elle a noué des liens de plus en plus étroits avec l’Occident. Fin 2013, le président ukrainien du moment, Viktor Yanukovych, a rejeté un agrément d’association à l’Union européenne au profit d’un rapprochement avec la Russie. Sa décision a enclenché des manifestations qui ont fini par le renverser en février 2014. Cette même année 2014, la Russie a annexé la Crimée après un référendum et une insurrection séparatiste a éclaté dans l’est de l’Ukraine. Le nouveau gouvernement ukrainien a été formé avec des politiciens pour la plupart pro-occidentaux désireux de rejoindre l’OTAN pour protéger leurs intérêts. Cependant, Moscou fait de l’adhésion éventuelle de l’Ukraine une ligne rouge à ne pas franchir et exige que l’OTAN cesse toute progression vers l’est. La Russie a maintes fois demandé à l’OTAN de mettre fin à tout exercice militaire près de ses frontières et de retirer ses forces d’Europe de l’Est. Récemment, sur fond de tensions autour de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine, a appelé à des négociations avec l’OTAN et les États-Unis sur les garanties à apporter à la Russie pour sa sécurité. La Russie a également souligné qu’elle ne représentait une menace pour aucun pays et a averti qu’une solution militaire à la crise dans l’est de l'Ukraine aurait de graves conséquences.

Face aux craintes croissantes d’une invasion russe en Ukraine, plusieurs pays européens ont multiplié les initiatives diplomatiques. Le président français, Emmanuel Macron, a eu, ce lundi 7 février, un entretien avec son homologue russe, Vladimir Poutine, au Kremlin, au cours duquel les deux hommes se sont entendus sur un certain nombre de propositions de sécurité pour résoudre la crise ukrainienne actuelle. Bien que les détails des pourparlers n’aient pas été révélés, les deux dirigeants ont affiché leur volonté commune de tout faire pour éviter une guerre et pour instaurer la confiance entre les parties. Après Moscou, Emmanuel Macron est attendu ce mardi à Kiev où il doit rencontrer son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Toujours ce lundi, le président américain, Joe Biden, et le chancelier allemand, Olaf Scholz, ont vanté leur harmonie à Washington dans la crise autour de l’Ukraine. Soulignant que la diplomatie est le seul moyen de résoudre la crise russo-ukrainienne, Joe Biden a affirmé que Washington et Berlin continueront de promouvoir les négociations sur la sécurité avec Moscou.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui entretient de bonnes relations avec la Russie et l’Ukraine, s’est aussi dit prêt à jouer les médiateurs dans la crise russo-ukrainienne.

Le renforcement des échanges diplomatiques semble être en effet le seul chemin pouvant conduire à des compromis et permettre donc de désamorcer les tensions dans le respect de la souveraineté des États.

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