TPP: la Maison Blanche condamnée à ronger son frein

Anh Huyen
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(VOVworld) - L’accord de partenariat transpacifique (TPP) n’est pas encore conclu! Aux Etats-Unis, avec 236 voix pour et 189 contre, la chambre des représentants a en effet décidé mercredi de repousser jusqu’au 30 juillet le vote en faveur de l’aide à l’ajustement commercial (TAA-Trade assistant adjusment), un volet primordial du «fast-track» (TPA-Trade promotion autorithy). Autant dire que la finalisation du TPP tant attendue n’est pas encore pour demain et que beaucoup, à commencer par le président américain Barack Obama,  devront ronger leur frein.

(VOVworld) - L’accord de partenariat transpacifique (TPP) n’est pas encore conclu! Aux Etats-Unis, avec 236 voix pour et 189 contre, la chambre des représentants a en effet décidé mercredi de repousser jusqu’au 30 juillet le vote en faveur de l’aide à l’ajustement commercial (TAA-Trade assistant adjusment), un volet primordial du «fast-track» (TPA-Trade promotion autorithy). Autant dire que la finalisation du TPP tant attendue n’est pas encore pour demain et que beaucoup, à commencer par le président américain Barack Obama,  devront ronger leur frein.

TPP: la Maison Blanche condamnée à ronger son frein - ảnh 1
Photo: AVI

Barack Obama dispose donc de six petites semaines pour sauver les négociations: un laps de temps bien court pour renverser la vapeur.

Qu’est-ce que c’est le TPA?

Cette procédure, parfois appelée «fast-track» permet au président de demander au Congrès d’adopter ou de rejeter in fine un traité commercial sans pouvoir modifier son contenu par des amendements. Ce «fast-track», connu également sous le nom de «Trade promotion authority» (TPA), est un mécanisme qui donne des pouvoirs considérables au président pour négocier les accords commerciaux.

Mais pourquoi Barack Obama s’est-il vu refuser le TPA? Parce que les démocrates lui ont infligé un véritable camouflet en bloquant vendredi une disposition lui permettant de disposer de pouvoirs accrus pour la conclusion d’un accord de libre-échange avec onze pays riverains du Pacifique, susceptible de créer un zone représentant 30% du chiffre d’affaires et 40% de la productivité économique de la planète.

C’est en fait au nom de la défense des intérêts des travailleurs américains que la chef de file des démocrates de la chambre des représentants, Nancy Pelosi, a choisi de ne pas soutenir la procédure de «fast-track». En affichant publiquement son hostilité au TPP, elle a plaidé pour un nouveau projet commercial.

Beaucoup de députés démocrates estiment que le TPP ne serait bénéfique qu’aux multinationales, qui pourraient ainsi bénéficier d’une main d’oeuvre étrangère beaucoup moins coûteuse, ce qui, aux Etats-Unis, pourrait se traduire par un accroissement du chômage. Dans la foulée, les démocrates ont rejeté la proposition d’Obama de financer le TAA avec 700 millions de dollars, initialement réservés à l’assurance pour les personnes âgées.

Quel sera le destin du TPA?

La chambre basse s’est donc donnée jusqu'à la fin du mois de juillet pour ré-examiner la question. La Maison Blanche dispose donc d'un mois et demi avant la fin de la session du Congrès pour trouver la bonne procédure législative, celle qui permettra d'octroyer aux négociateurs américains la marge de manœuvre nécessaire à leur travail. Pour Barack Obama, dont le second mandat s’achève dans un an et demi, l’enjeu est de taille.    

Le revers qu’il vient s’essuyer au Congrès laisse en tout cas éclater au grand jour de graves dissenssions dans les rangs démocrates. Force est de constater que les représentants de la chambre ne se sont pas laissés fléchir, placés par ailleurs sous la pression d’organisations syndicales hostiles à des mesures qui, selon elles, introduisent une forme de dumping social.

Ce refus du «fast-track» repousse la finalisation du TPP, déjà maintes fois retardée.   Rappelons qu’une réunion des ministres avait déjà été annulée fin mai, le Japon et le Chili pressant le Congrès américain d’adopter le «fast-track». Il faut savoir en effet que Tokyo refusera de signer l’accord final si le Congrès américain est le dernier à avoir le droit de modifier les amendements.

Le vote de mercredi affaiblit Barack Obama par rapport à ses partenaires du Pacifique. Ce traité constitue en effet un élément central du «pivot» américain vers l’Asie. C’est donc un revers embarrassant pour la crédibilité des Etats-Unis face aux ambitions sans cesse réaffirmées de la Chine en Asie./.


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