Syrie : les négociations mènent-elles vers la paix ?

Hung Cuong
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(VOVworld) - Ils auraient dû débuter lundi, mais les pourparlers de paix sur la Syrie commenceront finalement vendredi à Genève.  Néanmoins, au seuil des négociations, les différends entre les parties se sont réduits suscitant l’espoir de ramener la paix en Syrie.

(VOVworld) - Ils auraient dû débuter lundi, mais les pourparlers de paix sur la Syrie commenceront finalement vendredi à Genève. Néanmoins, au seuil des négociations, les différends entre les parties se sont réduits suscitant l’espoir de ramener la paix en Syrie.

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L'émissaire spécial de l'ONU sur la Syrie, Staffan de Mistura

Victoire importante de l’armée syrienne au seuil des négociations

Alors que l’ONU prépare avec difficulté les pourparlers de paix à Genève, les forces pro-gouvernementales se sont emparées dimanche d’une localité rebelle stratégique du nord-ouest de la Syrie. L’armée a poursuivi sur sa lancée avec la prise de Rabia, en coordination avec des milices populaires. Les reprises de Rabia et de Salma, un autre bastion rebelle tombé il y a une dizaine de jours, permettent au gouvernement de renforcer son contrôle sur la province de Lattaquié, berceau de la famille du président Bachar al-Assad. En effet, Rabia, la plus grosse agglomération de la zone montagneuse Jabal Turkmane, est un carrefour d’approvisionnement reliant la frontière turque aux places fortes rebelles. En s’emparant de cette route, l’armée peut bloquer les infiltrations des rebelles vers le sud et Lattaquié.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les frappes russes ont joué un rôle essentiel dans la victoire de la bataille de Rabia. Depuis son déclenchement le 30 septembre 2015, l’aviation russe a mené 5.600 attaques et une centaine de tirs de missiles à partir de la flotte contre les cibles terroristes.


Points de blocage

Loin du terrain militaire, les négociations qui étaient prévues lundi à Genève sous l’égide de l’ONU entre le gouvernement et l’opposition ont été reportées en raison de désaccords liés à la délégation de l’opposition. Pour l’heure, la proposition formulée  ne peut aboutir compte tenu de l’obstruction du Haut comité des négociations, dirigé par l’Arabie saoudite, avec des groupes politiques et des opposants armés du président Bachar al Assad.

L’Allemagne affirme la nécessité d’inclure les groupes rebelles dans les discussions mais pas les islamistes. Le Haut comité des négociations a désigné 3 délégués à ces pourparlers de paix dont Mohamed Allouche, chef du groupe pro-saoudien Jaïch al-Islam qualifié de « terroriste » par le régime de Bachar Al-Assad. Cette liste de délégués a été critiquée par Moscou qui a exigé la participation de Qadri Jamil, ancien vice-premier ministre de Bachar Al-Assad.

Pour sa part, Damas milite pour que la délégation de l’opposition soit élargie à divers groupes et notamment aux Kurdes qui contrôlent de grandes parties du nord-est syrien.

Un espoir de paix 

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a multiplié lundi les consultations avec ses homologues français, turc, russe et saoudien et avec l’émissaire onusien pour la Syrie Staffan de Mistura, pour « être sûr que tout le monde est sur la même ligne ».

Les pourparlers de Genève doivent porter sur la feuille de route établie en décembre 2015 par le Conseil de sécurité de l’ONU qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois. Une autre question clef du processus de paix consiste à définir le sort du président Bachar al-Assad. Aujourd’hui, même si son départ n’est plus un préalable, il reste encore un point de discorde. Si Moscou se déclare en faveur du président syrien, Washington persiste toujours pour le départ du chef du régime, identifié comme l’acteur irréversible de la transition politique dans le pays.

Ceci étant et pour la première fois en cinq ans, une opportunité de sortir de l’impasse du conflit syrien semble se présenter.

 

 

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