Le premier entretien, en tête-à-tête entre le président
américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un - Photo Straits Times/Getty Images |
Le premier entretien, en tête-à-tête entre le président
américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a débuté à 9
heures, heure locale à Singapour. Après avoir
échangé pendant 50 minutes, les deux dirigeants ont été rejoints par leurs
délégations pour entamer des discussions consacrées à la paix et la dénucléarisation
de la péninsule coréenne avant un déjeuner de travail. Une conférence de presse
est prévue à l'issue de cette réunion.
Un chemin semé
d’embuches
Il y a un an, personne n’aurait
misé sur la tenue, près d’un an plus tard, d’un sommet historique et porteur
d’espoir de paix entre le président des États-Unis, Donald Trump, et l’homme
fort de la RPD de Corée Kim Jong-un. Les deux pays étaient au bord de la
guerre.
Pour rappel, mi juin 2017, le
Rodong Sinmun, l’organe officiel du Parti du travail de
RPDC a annoncé que le pays était prêt à lancer un nouveau missile balistique.
Le 4 juillet, le jour de la fête nationale américaine, Pyongyang a affirmé
avoir lancé avec succès un missile balistique intercontinental (ICBM), assurant
avoir désormais la capacité militaire de frapper un objectif dans
n’importe quelle partie du monde. En septembre 2017, la RPDC a procédé à un sixième essai nucléaire, le plus puissant.
Les événements se sont accélérés à
partir de la proposition formulée le 1er janvier, par le leader nord-coréen Kim
Jong-un, à l’occasion du Nouvel an, de participer aux JO d’hiver à partir
du 9 février en République de Corée et de renouer le dialogue avec Séoul. Deux
jours plus tard, Pyongyang a annoncé la réouverture du canal de communication
intercoréen. En février 2018, la petite soeur de Kim Jong-un a participé aux
Jeux olympiques d’hiver à Pyeongchang, en République de Corée. Le rapprochement
entre les deux Corées a ensuite été concrétisé par deux sommets organisés en
avril et en mai 2018 entre le président sud-coréen Moon Jae-in et le dirigeant
nord-coréen Kim Jong-un. La déclaration de Panmunjeom a ouvert une nouvelle
voie à la paix et à la dénucléarisation entre les deux Corées techniquement
encore en guerre et les deux sommets ont permis la tenue du face-à-face entre
Donald Trump et Kim Jong-un ce mardi à Singapour.
Lors de sa rencontre avec Donald Trump, l’homme fort de
la RPDC Kim Jong-un a souligné la ténacité dont
ont su faire preuve les deux hommes pour se rencontrer. "Le chemin pour en
arriver là n'a pas été facile. Les vieux préjugés et les habitudes anciennes
ont été autant d'obstacles, mais nous les avons tous surmontés pour nous retrouver
ici aujourd'hui", a-t-il déclaré.
Un triomphe diplomatique pour tous
La tenue ce mardi à Singapour du sommet Trump-Kim est une
belle réussite pour la diplomatie sud-coréenne et pour le président Moon Jae-in
qui a engagé le rapprochement avec le Nord et a transmis au président américain
Donald Trump le souhait nord-coréen d’un sommet entre les deux pays. C’est
aussi une grande victoire pour Donald Trump qui n’a pas tardé à souligner que son approche de la crise nord-coréenne a
été plus payante que celle de ses prédécesseurs. Le mélange entre sanctions
économiques renforcées et menaces a porté ses fruits. Si la RPDC a accepté
d’arrêter ses essais nucléaires et de missiles balistiques, Kim Jong-un a aussi
remporté la partie. Il s'est retrouvé sur
le devant de la scène internationale et a obtenu en partie une levée de
sanctions, notamment grâce à la Chine pour développer son économie. Sans
compter que cette rencontre en face-à-face avec Donald Trump a aussi renforcé
sa légitimité.
Après 7 décennies de tensions et d’oppositions,
il semble impossible que les divergences entre les Etats-Unis et la RPDC puissent
se résoudre à l’issue d’une seule rencontre. Cependant, la tenue de ce
face-à-face entre les deux anciens ennemis est de très bon augure pour un rapprochement
au service de la paix et la stabilité en péninsule coréenne.