Lors d'une réunion des 27 à Bruxelles le 10 décembre (Photo: AFP/TTXVN) |
Cadre financier pluriannuel (CFP), plan de relance de l’Union européenne « Next Generation EU », lutte contre la pandémie de Covid-19, réduction des gaz à effet de serre, sanctions contre la Turquie, relation avec les État-Unis, accord sur le Brexit… Autant de défis que Bruxelles doit s’efforcer de relever d’ici à la fin de l’année.
Une avancée importante
Les dirigeants de l'Union européenne ont ouvert la voie au plan de relance post-Covid, aux termes d’un compromis qui a été trouvé jeudi 10 décembre avec la Hongrie et la Pologne. Les États membres pourront emprunter solidairement pour relancer leur économie, sans sacrifier le nouveau mécanisme, lequel conditionne l'octroi des fonds au respect de l'État de droit. Adoptés en juillet, le budget européen pour la période 2021-2027 (1 074 milliards d’euros) et le plan de relance (750 milliards d'euros) étaient bloqués depuis un mois par les veto que leur avaient opposé Budapest et Varsovie. Pour vaincre leurs réticences, l'Allemagne a proposé que le mécanisme soit assorti d'une déclaration « explicative », mentionnant notamment la possibilité de saisir la Cour de justice européenne pour examiner sa légalité avant qu'il n'entre en application.
« Deal ». C’est par ce tweet laconique que le président du Conseil européen Charles Michel a salué l’accord, ajoutant que ce paquet de plus de 1800 milliards d’euros devrait permettre aux pays membres de relancer leur économie et d’accélérer leur transition énergétique et numérique. « L’Europe avance ! 1 800 milliards d’euros pour soutenir la relance et construire une Europe plus verte, robuste et digitale. Bravo à la présidence allemande du Conseil européen », a tweetté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Par ailleurs, les Européens ont convenu d'une coordination accrue face à la nouvelle flambée des contaminations au Sars-CoV-2 à l'approche de Noël : ils ont demandé à la Commission de préparer « un cadre commun » pour une reconnaissance mutuelle des tests.
D’autres casse-tête demeurent…
À deux jours du cinquième anniversaire de l'accord de Paris, les dirigeants européens ont donné leur feu vert à la proposition de la Commission de réduire les gaz à effet de serre d'« au moins 55 % » par rapport au niveau de 1990, contre un objectif de 40 % actuellement.
Mais les casse-tête sont nombreux, à commencer par la Turquie. Les dirigeants de l'Union doivent discuter ce vendredi de possibles sanctions, dont la menace avait été brandie dès octobre en raison des travaux d'exploration gazière menés par Ankara en Méditerranée orientale dans des zones maritimes disputées avec la Grèce et Chypre. Les Européens dénoncent cette attitude d'Ankara, mais les intérêts divergent et les discussions s'annoncent ardues. Au-delà de la diplomatie et de l'économie, la Turquie a la main sur la migration en provenance du Moyen-Orient, ce qui constitue un puissant levier face à l’Europe.
L’avenir des relations entre l’Union européenne et les États-Unis figure aussi à l’ordre du jour. Les 27 dirigeants européens doivent discuter de la meilleure façon d'améliorer les relations transatlantiques après le départ du président américain Donald Trump. En 2020, la relation s’est encore dégradée avec le retrait de plus de 11.000 soldats américains stationnés en Allemagne.
Dernier dossier sensible : le Brexit et la future relation avec Londres. Aucune décision définitive sur l'abandon ou la poursuite des négociations ne devrait être prise avant ce dimanche. Jeudi soir encore, le Premier ministre Boris Johnson a déclaré à la télévision britannique qu'il y avait « une forte possibilité pour que les négociations avec l'Union européenne sur les relations commerciales post-Brexit échouent ».
Les discussions étaient toujours en cours ce vendredi pour que les 27 puissent parler d’une seule voix sur de nombreux dossiers épineux qui décident de leur avenir commun.