Soldats turcs en Irak : nouveau défi pour la sécurité régionale

Hong Van
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(VOVworld) - Une centaine de soldats turcs seraient entrés en Irak sans l'aval du  gouvernement irakien pour entraîner les troupes kurdes qui combattent l'Etat islamique. L’arrivée de forces Turques a semé la discorde entre Bagdad et Ankara et menace la sécurité de la région.

(VOVworld) - Une centaine de soldats turcs seraient entrés en Irak sans l'aval du  gouvernement irakien pour entraîner les troupes kurdes qui combattent l'Etat islamique. L’arrivée de forces Turques a semé la discorde entre Bagdad et Ankara et menace la sécurité de la région.

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Une centaine de soldats turcs en Irak. Photo  AFP 2015. Ali Al-Saadi

Quelque 150 soldats turcs soutenus par des blindés sont arrivés vendredi dernier, sans l’aval du gouvernement irakien, dans les environs de Mossoul, deuxième ville d'Irak occupée par le groupe djihadiste État islamique pour entrainer les troupes kurdes irakiennes. Selon les médias turcs, environ 1700 soldats turcs sont présents dans le nord de l'Irak et depuis 2014, la Turquie a établi une base à Bashiqa dans la région de Mossoul.

Tensions entre Bagdad et Ankara

Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu a démenti que ce mouvement de troupes constituait le préalable à une opération militaire en Irak. "Ce n'est pas un nouveau camp militaire", a-t-il dit, qualifiant l'opération de "rotation normale" et de "renfort pour faire face à des risques de sécurité". Il a aussi rappelé que ses troupes avaient déjà formé plus de 2 000 Irakiens à Mossoul dans le cadre d'un accord de coopération signé avec les autorités locales. L’entrainement a même reçu, selon lui, la coordination du ministère irakien de la défense. Ces déclarations d’Ankara ont été qualifiées de mensongères par Bagdad. « L'Irak n'a aucun arrangement avec la Turquie sur le déploiement de ses troupes sur le sol irakien » a affirmé le premier ministre irakien Haider al-Abadi ajoutant que le déploiement turc est considéré comme "une sérieuse violation de la souveraineté irakienne". Haider al-Abadi a exigé que la Turquie retire immédiatement ses troupes du territoire irakien soulignant qu'elle avait 48 heures avant que les autorités irakiennes ne présentent le problème devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Le chef du comité de sécurité et de défense du parlement Hakim al-Zamli a menacé Ankara de lancer une opération militaire contre les soldats turcs si ceux-ci ne se retiraient pas sans délai de l'Irak. Ce dernier n’a pas exclu la possibilité de recourir à l’aide russe.

Face à cette escalade de tension, le conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir à huis-clos ce mardi. La Turquie a annoncé mardi l'arrêt de tout transfert de troupes près de la ville irakienne de Mossoul.

Une menace pour la sécurité régionale

Suite à l’arrivée des soldats turcs en Irak, les analystes ont parlé des visées turques dans ce pays. Mehmet Kaya, directeur de l’Institut de recherche Tigris basé en Turquie estime :  « en déployant les soldats dans les environs de Mossoul, Ankara veut aggraver les tensions entre les Kurdes et le régime irakien et renforcer son influence dans cette région autonome ». Aaron Stein, analyste associé de l'Institut de recherche du Conseil Atlantique a déclaré sans ambages qu’Ankara voulait annexer les territoires irakiens contrôlés par les Kurdes.

Le déploiement des forces turques en Irak sans l’aval du gouvernement irakien met en danger la sécurité régionale. C’est un acte dangereux car il intervient près de deux semaines après l’attaque par Ankara contre un bombardier russe qui a provoqué la colère de Moscou.

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