Ce sommet sur la
sécurité en Asie, plus connu sous le nom de « dialogue de
Shangri-la » est un forum intergouvernemental organisé tous les ans par l’Institut
international d’études stratégiques, qui est un institut de recherche
indépendant. Réunissant les ministres de la Défense et des responsables
militaires de toute la région Asie-Pacifique, il a été organisé pour la
première fois en 2002, à Singapour, dans l’hôtel qui lui a donné son nom. Pour
cette 16ème édition, une cinquantaine de pays devraient y envoyer des
représentants.
Un ordre du jour
toujours chargé
Ce dialogue de
Shangri-La 2017 arrive à point nommé. L’Asie est en pleine ébullition : des
tirs de missiles à répétition en République populaire démocratique de Corée,
l’Etat islamique qui tisse sa toile en Asie du Sud-Est, des attaques
informatiques qui se multiplient et la mer Orientale, donc, où la tension va
croissant… Pour les pays de la région, il est urgent de trouver des solutions.
Aussi les discussions se focaliseront-elles sur le maintien de l’ordre régional,
la gestion des crises en Asie-Pacifique, sur les changements géopolitiques, sur
la politique défensive ou encore sur l’établissement d’une structure
sécuritaire à l’échelle de la région.
La mer
Orientale, un thème dominant
La mer Orientale
n’a jamais cessé de faire parler d’elle. Pas plus tard que le 25 mai, un
bâtiment de la marine américaine, le Dewey, croisait à proximité du récif Vanh
Khan (Mischief), un îlot qui fait partie de l’archipel vietnamien de Truong Sa
(Spratleys), et qui de ce fait appartient au Vietnam, bien qu’étant indûment
occupé par la Chine. Celle-ci a aussitôt condamné cette opération qui était,
pour Washington,
destinée à défendre la liberté de navigation en mer Orientale. Plus récemment
encore, le 28 mai, les dirigeants du G7 se sont dits préoccupés par la
situation en mer Orientale et en mer de Chine Orientale, appelant notamment à
une démilitarisation rapide. Réaction outrée du ministère chinois des Affaires
étrangères : « La Chine espère que le G7 s’abstiendra dorénavant de
prendre position, et qu’il respectera les efforts entrepris par les pays de la
région pour résoudre leurs litiges ».
La Chine s’est
engagée ces dernières années dans des opérations de construction d’îlots artificiels
et de bases militaires sur de minuscules récifs en mer Orientale. Les
Etats-Unis contestent ces annexions d’îlots et prônent un règlement
diplomatique des différends. L’administration de l’ancien président Barack
Obama avait à plusieurs reprises, condamné les constructions d’îles semi-artificielles,
tout en cherchant à se rapprocher des pays du Sud-Est asiatique qui
revendiquent, eux aussi, leur part de souveraineté dans cette zone maritime. Mais
Washington avait
aussi promis, lors des précédents dialogues de Shangri-La, d’assurer la liberté
de navigation en mer Orientale. De son côté, Pékin avait préféré mettre en
avant sa coopération avec l’ASEAN, faisant ainsi fi de toute intervention
américaine.
Oui mais voilà,
ces prises de positions étaient celles de l’administration Obama et rien ne
garantit que sur ce dossier, Donald Trump s’inscrira dans les pas de son
prédécesseur, chose qu’il semble peu enclin à faire de manière générale…
La réponse sera sans
doute apportée par le chef du Pentagone, James Mattis, qui sera présent à ce 16ème
dialogue de Shangri-La. C’est la sécurité de toute une région qui en dépend…