Séoul invite Pyongyang à la discussion

Hong Van
Chia sẻ
(VOVWORLD) - La République de Corée a proposé lundi la réouverture des discussions avec la RPD de Corée, afin de faire retomber les tensions qui pèsent sur la péninsule après le tir d’un missile intercontinental par Pyongyang. Il s’agit de la première tentative formelle de dialogue du gouvernement du président Moon Jae-in, investi en mai sur des promesses d'apaisement et de discussions avec Pyongyang.
 Séoul invite Pyongyang à la discussion - ảnh 1Le vice-ministre de la défense, Suh Choo-suk. Photo AP 

Le ministère sud-coréen de la Défense a proposé qu'une entrevue se tienne ce vendredi à Panmunjom, le «village de la trêve», à la frontière entre les deux Corées. Si Pyongyang accepte la main tendue, la rencontre serait la première réunion intercoréenne officielle depuis décembre 2015. «Nous proposons une réunion visant à mettre un terme aux activités hostiles qui font monter la tension militaire le long de la frontière terrestre», a déclaré dans un communiqué le ministère sud-coréen.

Séoul considère par ailleurs la diffusion de propagande nord-coréenne par des haut-parleurs à la frontière comme une activité hostile, tandis que Pyongyang réclame pour sa part l'arrêt des exercices militaires menés conjointement par la République de Corée et les États-Unis.

L’opportune proposition du Sud

Le président sud-coréen a suggéré un arrêt de ces activités à la frontière intercoréenne pour marquer l'anniversaire de l'armistice de 1953, mettant fin aux combats de la guerre de Corée.

Lors de sa campagne électorale, Moon Jae-in avait promis de tendre la main à Pyongyang mais sa volonté de dialogue a jusqu’ici été refroidie par la poursuite du programme balistique nord coréen. Le premier tir de missile intercontinental réussi, le 4 juillet, a rapproché Pyongyang de son objectif, à savoir détenir une arme en mesure de menacer le territoire américain du feu nucléaire. L’essai militaire avait entraîné de vives condamnations à travers le monde. Une réouverture du dialogue est donc impérative, d’après Moon Jae-in en vue d’empêcher les ambitions nord-coréennes d’une part et d’atténuer les tensions en péninsule coréenne d’autre part. 

Pour l’heure, la RPD de Corée n'a pas communiqué sa décision sur la proposition de dialogue formulée par Séoul mais les observateurs estiment que la réponse devrait être positive.

En mai 2016, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un s’était déclaré prêt à un dialogue militaire avec Séoul afin d’éviter les conflits dans les zones frontalières.

Lundi, Pyongyang a déclaré dans le quotidien officiel Rodong Sinmun que la résolution de la situation d'affrontement politique et militaire dans la péninsule coréenne devait constituer le premier pas vers l'amélioration des relations entre les deux Corées.

Le dialogue est-il possible ?

Les réactions de la communauté internationale sont en revanche assez mitigées sur la reprise du dialogue. La Maison Blanche se montre sceptique sur la possibilité d’un dialogue militaire alors que Pyongyang ne cesse de réitérer ses provocations.

Le Japon a aussi pris lundi le contre-pied de son voisin sud-coréen. Tokyo a affirmé que le dialogue ne représentait pas une solution dans l’immédiat et s’est prononcé en faveur de pressions et de sanctions contre le régime nord-coréen.

L'Union Européenne a, pour sa part, approuvé l'offre de dialogue proposé par Séoul. « Il n'y a pas de solution militaire dans la péninsule coréenne. Il faut parvenir à la dénucléarisation par des moyens pacifiques », a affirmé la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini qui espère jouer un rôle de médiatrice dans le désamorçage de la situation particulièrement critique en péninsule coréenne.

L’opinion internationale attend toujours la réponse positive de Pyongyang. Malgré l’improbabilité d’un consensus sur tous les points de désaccord entre les deux parties, cette première rencontre permettrait à Pyongyang de jauger la nouvelle administration sud-coréenne et peut-être renouer avec son voisin pour des discussions futures.    

Commentaires