Retrait des Etats-Unis de l’accord de Vienne: un pas risqué

Hông Vân
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(VOVWORLD) - Mardi 8 mai, le président américain a annoncé le retrait des États-Unis de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien ainsi que le «niveau le plus élevé de sanctions économiques possible» contre l’Iran. Cette décision prise sous prétexte de défendre les intérêts américains ne fait qu’aggraver les divergences entre les Etats-Unis et l’Union européenne et diminuer le prestige de Washington sur la scène internationale. Elle risque aussi de pousser le Moyen-Orient dans une nouvelle crise.
Retrait des Etats-Unis de l’accord de Vienne: un pas risqué - ảnh 1 Photo: THX/TTXVN
 

Dans son discours prononcé le 8 mai, Donald Trump a réaffirmé que l’accord de 2015 signé par le gouvernement de son prédécesseur, l’Iran, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Russie et la Chine, est un accord “désastreux qui n’a pas apporté la paix et ne l’apportera jamais”. Selon le chef de la Maison Blanche, cet accord a également permis à l’Iran de continuer à enrichir l’uranium et d’atteindre la capacité à produire l’arme nucléaire.

Risque de crise au Moyen-Orient

Quand il était encore candidat à la Maison Blanche et après qu’il en est devenu son chef, Donald Trump a toujours affirmé que cet accord ne faisait que retarder la possibilité de l’Iran de fabriquer des armes nucléaires. La décision prise ce mardi n’était donc pas une grande surprise pour la communauté internationale qui déplore toutefois cet accord âprement obtenu après 12 années de négociations.

Le président américain a accusé l’Iran de poursuivre son programme nucléaire et s’est servi de cet argument pour justifier le retrait de son pays de cet accord. "Nous allons mettre en place le niveau le plus élevé de sanctions économiques possible" contre Téhéran, a renchéri Donald Trump. Ces nouvelles sanctions pourraient interdire à l’Iran d’exporter son pétrole alors qu’il est le troisième membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et approvisionne quotidiennement en brut les besoins mondiaux à hauteur de 4%.

Cette décision profitera sans doute aux pays s’opposant à l’Iran au Moyen-Orient. Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a déclaré «soutenir totalement» la décision «courageuse» de Donald Trump, laquelle a également été saluée par l’Arabie saoudite.

Ce retrait pourrait pousser le Moyen-Orient dans une nouvelle crise alors même que le conflit en Syrie est loin d’être terminé et que la confrontation entre l’Iran, Israël et les pays arabes est omniprésente. Le pire scénario serait une guerre avec l’Iran. En effet,  l’accord de Vienne permettait à Téhéran d’améliorer son économie en difficulté. A défaut de voir ses intérêts garantis, l’Iran s’est dit prêt à renouer avec ses activités nucléaires.

Le prestige des Etats-Unis mis à mal et divergences avec l’Union européenne

On ignore pour l’instant les intérêts réels du retrait de Washington de l’accord de Vienne. Dans l’immédiat, il ébranle le prestige des Etats-Unis dans le monde entier et les engagements internationaux pris par les Etats-Unis deviennent sujets à caution alors que le sommet Etats-Unis-République populaire démocratique de Corée aura lieu prochainement.

Pour les alliés occidentaux, ce retrait est synonyme d’isolement des Etats-Unis. Malgré la décision de Washington, l’Union européenne souhaite maintenir l’accord qu’elle considère comme un facteur essentiel pour garantir la sécurité de l’Europe et du monde.

Les nouvelles sanctions prises par Donald Trump touchent les intérêts européens et les entreprises européennes ayant investi massivement en Iran ces dernières années. L’Union européenne a donc décidé de prendre des mesures pour défendre ses intérêts économiques. Si Donald Trump a poussé les Etats-Unis et l’Union européenne à une confrontation, sa décision risque aussi d’aggraver la tension entre son pays, la Russie et la Chine, deux membres du groupe P5+1 qui soutiennent cet accord.

Même si Donald Trump a évoqué sa volonté de “bâtir un nouvel accord durable” sur le nucléaire iranien avec ses alliés qui permettrait de “bloquer ses activités malveillantes dans le Moyen-Orient”, cette hypothèse reste très vague.

Le monde s’est réjoui en 2015 de la signature de l’accord de Vienne qui préfigurait un monde sans arme nucléaire. Aujourd’hui, avec le retrait des Etats-Unis, cet accord est plus précaire que jamais.

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