Rétablissement des sanctions contre l’Iran : Washington fait cavalier seul

Ba Thi
Chia sẻ
(VOVWORLD) - Après s’être retiré de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, Washington a décrété unilatéralement le 20 septembre que les sanctions de l’ONU contre l’Iran étaient rétablies et a menacé les pays qui ne les respecteraient pas. A six semaines de l’élection présidentielle, ce geste de défi au reste du monde risque d'accroître fortement les tensions internationales.

Rétablissement des sanctions contre l’Iran : Washington fait cavalier seul - ảnh 1

Le président américain Donald Trump. Photo : AFP

Le 19 septembre 2020, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a affirmé que les sanctions de l’ONU contre l’Iran levées auparavant avaient été remises en vigueur en vertu du mécanisme dit de « snapback » (rétablissement) prévu par la Résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU.  Il a également assuré que le gouvernement américain n’hésiterait pas à mettre en place un système de sanctions dites secondaires pour punir tout pays ou entité qui violerait ces sanctions. 

Washington seul  contre tous

Rétablissement des sanctions contre l’Iran : Washington fait cavalier seul - ảnh 2Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité. Photo: AFP/AVI

Quelques heures après cette annonce, le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé dans un communiqué une initiative illégitime qui ne peut avoir de conséquences légales internationales pour les autres pays. Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont fait savoir que cette initiative était sans effet en droit dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l’ONU. Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, a rejeté, dans un communiqué le droit des États-Unis à rétablir unilatéralement les sanctions internationales contre l'Iran sur la base d’un accord dont ils s’étaient retirés en 2018. Il a affirmé en outre qu’il fera tout son possible pour assurer la préservation et la pleine mise en œuvre de l’Accord sur le nucléaire iranien, qui est selon lui un pilier clé de l'architecture mondiale de non-prolifération et le garant de la sécurité régionale et mondiale.

Dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité le 20 septembre, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a fait savoir que les Nations unies s’opposaient au rétablissement des sanctions contre l’Iran du moins tant que les États-Unis n’auraient pas obtenu l’accord du Conseil de sécurité de l’ONU.

Des conséquences imprévisibles...

La menace de Washington de punir tout pays qui violerait les sanctions contre Téhéran oblige ses alliés européens à choisir entre s’opposer aux États-Unis ou protéger l’accord nucléaire iranien. Selon les experts, la solution optimale pour les pays alliés serait alors de maintenir les négociations avec l’Iran jusqu’à la publication des résultats de l’élection présidentielle américaine du 3 novembre. Deux scénarios seraient alors possibles : soit l’adversaire démocrate de Donald Trump, Joe Biden, remporte l'élection présidentielle et une sortie de crise peut être envisagée car il a promis de réengager les États-Unis dans l’accord de Vienne, soit Donald Trump est réélu et les alliés des États-Unis en Europe devront alors décider de sacrifier ou non leurs relations avec Washington pour protéger l’accord sur le nucléaire iranien. Ce qui est sûr, c’est que quel que soit le résultat du scrutin, l’avenir du JCPOA est compromis.

                                                                                                           

Commentaires