Regain de tension entre les Etats-Unis et l’Iran

Anh Huyen
Chia sẻ
(VOVWORLD) - La tension entre les deux pays est montée d’un cran ces derniers jours après la demande de Donald Trump de libérer les ressortissants américains détenus par la République islamique et les nouvelles sanctions économiques imposées par Washington contre Téhéran pour son programme balistique. Ce scénario pourrait remettre en cause l’accord nucléaire international signé avec l’Iran.
Regain de tension entre les Etats-Unis et l’Iran - ảnh 1 Photo d'illustration - Photo internet

La Maison Blanche a sommé vendredi 22 juillet Téhéran de rapatrier rapidement les Américains détenus en Iran, sous peine de se voir infliger de “nouvelles” sanctions. Parmi ces détenus figurent un ancien agent du FBI, porté disparu depuis plus de dix ans, un homme d'affaires et son père, tous deux emprisonnés pour espionnage et un doctorant condamné à 10 ans de prison pour “infiltration”.

Téhéran a affirmé samedi que le gouvernement n'avait aucun contrôle sur le pouvoir judiciaire du pays afin de justifier son refus de satisfaire la demande américaine. "Les déclarations de la Maison Blanche témoignent, comme à l’accoutumée, de son ingérence dans les affaires intérieures de l'Iran, et ses exigences sont inacceptables et rejetées", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien demandant en retour aux Etats-Unis de libérer les Iraniens placés en détention sur leur territoire.

Mardi dernier, le président américain avait annoncé une série de nouvelles sanctions contre Téhéran en vue de punir le maintien de son programme balistique et ses activités militaires “pernicieuses” au Moyen-Orient, sans toutefois revenir sur l’accord nucléaire de juillet 2015. L’Iran a riposté en déclarant que le contrat d’armement d’une valeur de 110 milliards de dollars signé en mai dernier entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite constituait une menace pour le pays. Téhéran a par ailleurs amplifié les tensions avec le test d’un nouveau missile balistique en cette période de remous diplomatiques avec Washington.

Des améliorations qui ne durent pas longtemps

Sous l’administration Obama, les relations entre Washington et Téhéran s’étaient passablement réchauffés avec l’instauration d’un dialogue qui a permis de trouver un accord sur le nucléaire, après 12 ans de crise. Il s’agissait d’un accord historique garantissant que le programme nucléaire iranien ne pouvait avoir de débouchés militaires, en échange d'une levée des sanctions internationales qui étouffaient l'économie du pays.

Mais le bras de fer entre les deux pays semble se poursuivre après l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui a déclaré lors de sa campagne électorale qu’il s’agissait du pire accord jamais signé et qu’il voulait le rompre.

L’accord nucléaire à l’épreuve

M. Trump s'est pour l'instant bien gardé de sortir de cet accord majeur pour la diplomatie mondiale et pour la non-prolifération de l’arme nucléaire. Un compromis négocié pendant trois ans, après des crises qui avaient failli conduire à un conflit ouvert dans les années 2000. Le locataire de la Maison Blanche ne souhaiterait en effet pas isoler diplomatiquement son pays. En outre, l'autorité de surveillance de l’ONU sur cet accord, l'Agence internationale de l'énergie atomique avait félicité en juin l'Iran pour le respect de ses engagements.

Mais rien n’assure que l’imprévisible président américain ne changera pas d’avis alors que les tensions entre les deux pays ne cessent de s’aggraver.

Récemment, en représailles aux sanctions économiques américaines, le Parlement iranien a entamé une procédure de renforcement du programme balistique et de la force des Gardiens de la révolution, afin de lutter contre les actions "terroristes" et "l'aventurisme" de Washington.

Afin d’éviter une escalade de tensions délétère pour la région déjà marquée par les conflits, il semble absolument nécessaire de rétablir la communication entre Washington et Téhéran.

Commentaires