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La
Maison Blanche a sommé vendredi 22 juillet Téhéran de rapatrier rapidement les
Américains détenus en Iran, sous peine de se voir infliger de “nouvelles”
sanctions. Parmi ces détenus figurent un ancien agent du FBI, porté disparu
depuis plus de dix ans, un homme d'affaires et son père, tous deux emprisonnés
pour espionnage et un doctorant condamné à 10 ans de prison pour
“infiltration”.
Téhéran
a affirmé samedi que le gouvernement n'avait aucun contrôle sur le pouvoir
judiciaire du pays afin de justifier son refus de satisfaire la demande
américaine. "Les déclarations de la Maison Blanche témoignent, comme à
l’accoutumée, de son ingérence dans les affaires intérieures de l'Iran, et ses
exigences sont inacceptables et rejetées", a déclaré le porte-parole du
ministère des Affaires étrangères iranien demandant en retour aux Etats-Unis de
libérer les Iraniens placés en détention sur leur territoire.
Mardi
dernier, le président américain avait annoncé une série de nouvelles sanctions
contre Téhéran en vue de punir le maintien de son programme balistique et ses
activités militaires “pernicieuses” au Moyen-Orient, sans toutefois revenir sur
l’accord nucléaire de juillet 2015. L’Iran a riposté en déclarant que le
contrat d’armement d’une valeur de 110 milliards de dollars signé en mai
dernier entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite constituait une menace pour le
pays. Téhéran a par ailleurs amplifié les tensions avec le test d’un nouveau
missile balistique en cette période de remous diplomatiques avec Washington.
Des améliorations qui ne durent pas
longtemps
Sous
l’administration Obama, les relations entre Washington et Téhéran s’étaient
passablement réchauffés avec l’instauration d’un dialogue qui a permis de
trouver un accord sur le nucléaire, après 12 ans de crise. Il s’agissait d’un
accord historique garantissant que le programme nucléaire iranien ne pouvait
avoir de débouchés militaires, en échange d'une levée des sanctions internationales qui
étouffaient l'économie du pays.
Mais
le bras de fer entre les deux pays semble se poursuivre après l’arrivée au
pouvoir de Donald Trump, qui a déclaré lors de sa campagne électorale qu’il
s’agissait du pire accord jamais signé et qu’il voulait le rompre.
L’accord nucléaire à l’épreuve
M.
Trump s'est pour l'instant bien gardé de sortir de cet accord majeur pour la
diplomatie mondiale et pour la non-prolifération de l’arme nucléaire. Un
compromis négocié pendant trois ans, après des crises qui avaient failli
conduire à un conflit ouvert dans les années 2000. Le locataire de la Maison
Blanche ne souhaiterait en effet pas isoler diplomatiquement son pays. En
outre, l'autorité de surveillance de l’ONU sur cet accord, l'Agence
internationale de l'énergie atomique avait félicité en juin l'Iran pour le
respect de ses engagements.
Mais
rien n’assure que l’imprévisible président américain ne changera pas d’avis
alors que les tensions entre les deux pays ne cessent de s’aggraver.
Récemment,
en représailles aux sanctions économiques américaines, le Parlement iranien a
entamé une procédure de renforcement du programme balistique et de la force des
Gardiens de la révolution, afin de lutter contre les actions
"terroristes" et "l'aventurisme" de Washington.
Afin
d’éviter une escalade de tensions délétère pour la région déjà marquée par les
conflits, il semble absolument nécessaire de rétablir la communication entre
Washington et Téhéran.