Réaction du Vietnam vis-à-vis du rapport de Washington sur la traite humaine de 2018

Thu Hoa
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(VOVWORLD) - En vertu de son dernier rapport annuel sur la traite des personnes dans le monde, le département d’État américain a placé le Vietnam dans la liste des pays à surveiller. Une décision qui ignore totalement les efforts du gouvernement vietnamien dans l’éradication de ce fléau.
Réaction du Vietnam vis-à-vis du rapport de Washington sur la traite humaine de 2018 - ảnh 1Photo d'illustration

La traite humaine, qui comprend entre autres la prostitution, l’esclavage ou le travail forcé, sévit toujours dans plusieurs régions d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie. Le phénomène s’est même intensifié en raison des vagues migratoires et concernent désormais de grandes puissances comme les États-Unis, où des centaines de milliers d’immigrants clandestins venus d’Amérique centrale s’entassent à la frontière mexicaine. En Asie du Sud-Est, les responsables de l’ASEAN s’inquiètent de la situation.

Des jugements sans fondement

Selon Washington, depuis 2016, le nombre de victimes identifiées par Hanoï a diminué. Cependant, le Département d’État américain déplore l’abandon de certaines affaires faute de textes explicatifs sur l’application des amendements du Code pénal. L’absence d’un dispositif juridique qui coordonne l’ensemble des acteurs concernés compromet les efforts contre la traite humaine. Plus grave, il semblerait également que certains responsables locaux soient complices des passeurs.

Washington aurait dénombré 400 arrestations pour traite humaine en 2018, dans 350 affaires différentes. En 2016, 308 suspects avaient été inculpés dans 234 affaires. Néanmoins, selon les autorités vietnamiennes, ce chiffre est erroné, puisque 276 passeurs ont été poursuivis lors de 211 procès en 2018, soit des chiffres en baisse de 43% et de 44% respectivement par rapport à 2017. 490 victimes ont été libérées par les forces de l’ordre vietnamiennes après avoir bénéficié de consultations médicales. Pour le premier semestre de 2019, 142 passeurs ont été interceptés et 169 victimes libérées.

Des efforts continus contre les passeurs

La lutte contre la traite humaine représente une préoccupation majeure des autorités vietnamiennes, qui ont même décrété le 30 juillet Journée de prévention et de lutte contre ce fléau. Le Premier ministre a également mis en place un programme d’action pour la période 2016-2020, censé mieux prévenir les actes de traite humaine et soutenir les victimes. De son côté, l’Assemblée nationale perfectionne le cadre juridique afin d’imposer des sanctions plus lourdes contre les criminels. Pour les citoyens témoins de cas de traite humaine, une ligne téléphonique d’urgence a été mise en service pour leur dénonciation.

Le Vietnam participe pleinement et activement aux conventions internationales contre les passeurs. Le pays a adhéré à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale et à son Protocole additionnel visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants. Le Vietnam a aussi signé la Convention 29 de l’Organisation Internationale du Travail sur la lutte contre le travail forcé et a approuvé la Convention ACTIP de l’ASEAN sur la prévention et la lutte contre la traite des personnes, en particulier celle des femmes et des enfants.

L’ensemble des efforts consentis pour éradiquer la traite humaine au Vietnam, ignoré par Washington, démontre la subjectivité et le manque de fondement des conclusions du Département d’État américain.

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