Proche-Orient: Une paix encore lointaine

Anh Huyên
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(VOVWORLD) - La nouvelle ambassade américaine, transférée de Tel-Aviv à Jérusalem a été inaugurée lundi matin mettant en péril un processus de paix déjà enlisé au Proche-Orient.
Proche-Orient: Une paix encore lointaine - ảnh 1La nouvelle ambassade américaine, transférée de Tel-Aviv à Jérusalem a été inaugurée lundi matin - Photo THX/TTXVN
L'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem concrétisant une des promesses les plus controversées du président Donald Trump, s'est traduite lundi 14 mai par un bain de sang dans la bande de Gaza.

Journée meutrière à Gaza

Au moins 58 Palestiniens, dont des enfants, ont été tués par des tirs israéliens lors de manifestations contre l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem. Il s'agit de la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis 2014. Ces morts portent à une centaine le nombre de Palestiniens tués dans la bande de Gaza par des tirs israéliens depuis fin mars.

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a dénoncé un "massacre" israélien et annoncé trois jours de deuil dans les Territoires palestiniens. Le porte-parole du gouvernement palestinien, Youssouf al-Mahmoud, a exigé dans un communiqué une « intervention internationale immédiate pour stopper l’horrible massacre commis à Gaza par les forces occupantes israéliennes contre notre peuple héroïque ».

La communauté internationale a largement réagi et condamné les violences dans la bande de Gaza. L'ONU a rapidement dénoncé "l'usage disproportionné de la force" par l'État hébreu, l'exhortant "à s'abstenir de tout acte qui pourrait faire de nouvelles victimes et à garantir que les blessés palestiniens aient un accès rapide et sans entrave aux soins médicaux". Le Koweit a demandé une réunion en urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies, mardi. Les dirigeants de la Ligue arabe se réuniront en urgence mercredi, "à la demande de l'État de Palestine". La France a condamné les violences des forces armées israéliennes contre les manifestants", et a rappelé la "désapprobation" de Paris concernant le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem.

Une nouvelle mobilisation est prévue mardi dans la bande de Gaza, les Palestiniens commémorant le 15 mai la "Nakba", la "catastrophe" qu’a constitué pour eux la création d'Israël en 1948, synonyme d'exode pour des centaines de milliers d'entre eux.

Une paix est elle impossible ?

Jérusalem n’est pas une ville comme les autres : elle est considérée comme terre sainte et est au cœur du conflit israélo-palestinien, un des plus longs de l’Histoire. Tous les efforts déployés jusqu’à maintenant par la communauté internationale pour faire la paix au Proche-Orient sont restés vains.

Israël s'est emparé de Jérusalem-Est lors de la guerre de 1967 et a adopté en 1980 une loi fondamentale entérinant Jérusalem comme capitale "éternelle et indivisible" de l’Etat hébreu. Mais le Conseil de sécurité de l'ONU a déclaré cette loi "nulle et non avenue", et a appelle tous les États qui ont établi leur mission diplomatique à Jérusalem à l'en retirer. Les Palestiniens, qui représentent plus du tiers de la population de la ville, revendiquent Jérusalem comme la capitale de l'État auquel ils aspirent. 

Depuis la fondation d’Israël en 1948, 86 pays du monde y compris les Etats-Unis ont installé leur ambassade à Tel Aviv. Le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem risque de saper le processus de paix au Proche-Orient et d’exacerber une nouvelle fois, les violences dans la région.

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