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D’après le ministère du Plan et de l’Investissement, 128 pays investissent au Vietnam, à ce jour, pour un montant total de 326 milliards de dollars. 26.000 projets d’investissements directs étrangers (IDE) ont été recensés. Les IDE représentent actuellement 20% du PIB et jusqu’à 72,6% des exportations nationales. 3,6 millions d’emplois directs et 6 millions d’emplois indirects ont ainsi été créés.
Un partenariat appelé à se renforcer
Les contributions des IDE à l’économie nationale sont considérables, a estimé le ministre du Plan et de l’Investissement Nguyên Chi Dung, qui a également noté que la présence depuis 30 ans d’entreprises étrangères dotées d’une gouvernance professionnelle et de technologies modernes incitent leurs consoeurs vietnamiennes à innover pour avancer. Cependant, force est de constater que peu de partenariats ont été établis entre elles. La raison? Les entreprises vietnamiennes sont technologiquement incapables de produire pour de grands groupes étrangers, ce qui les tient pour l’instant à l’écart de la chaîne de valeur mondiale.
« C’est surtout un problème de savoir faire et de technologies », estime Nguyên Chi Dung. « La capacité de nos entreprises à absorber, à utiliser et à développer les nouvelles technologies demeure assez faible, et du coup, elles ne sont pas en mesure d’établir des partenariats avec les entreprises étrangères, qui de leur côté sont souvent dotées des technologies les plus récentes. Il faudrait donc que nos entreprises fassent un effort d’innovation, de façon à être au niveau de leurs consoeurs étrangères et à permettre à notre pays d’accéder à une croissance économique durable. »
Par ailleurs, de l’avis de Tomaso Andreatta, qui est le coprésident du forum d’affaires du Vietnam, les entreprises vietnamiennes n’ont pas de politique de distribution suffisamment efficace pour que les groupes étrangers leur confient la vente de leurs produits.
Un engagement plus fort des deux côtés
Désireux de voir se développer les partenariats entre entreprises domestiques et étrangères, Nguyên Chi Dung a plaidé pour un engagement plus fort de part et d’autre. Il a ainsi demandé aux entreprises étrangères de favoriser la participation de leurs consoeurs vietnamiennes à leurs chaînes de production, et à ces dernières d’innover, d’améliorer leur productivité et la qualité de leurs produits. Tout à fait possible, pour Tomaso Andreatta, qui a toutefois noté qu’une aide de l’Etat serait alors nécessaire, notamment pour les petites et moyennes entreprises.
« Le gouvernement doit accompagner les entreprises domestiques », nous dit-il. « Il faut faciliter leur accès aux financements et favoriser leur coopération avec les entreprises des pays de la région, de façon à leur permettre de développer leur savoir faire et leur expérience. Mais il faut aussi créer un cadre juridique performant et un environnement transparent si l’on veut vraiment favoriser les partenariats entre les entreprises vietnamiennes et les entreprises étrangères implantées sur le territoire. Cela étant, la première chose à faire, pour les entreprises locales, c’est de réorganiser leur production et leur réseau de distribution. »
Tomaso Andreatta a également insisté sur la nécessité de réduire les impôts sur les sociétés pour que celles-ci puissent augmenter leurs investissements dans la recherche et le développement.
Pour sa part, l’association des entreprises vietnamiennes a proposé au gouvernement de fournir des services d’assistance technologique et de créer un fonds pour le développement des hautes technologies, toujours dans le but de réduire le retard et l’écart entre entreprises domestiques et étrangères.
Mais c’est finalement de développement durable qu’il est question…