Photo: Ploughshares.org
|
Le Traité prohibe l’utilisation, le développement,
la production, les essais, le stationnement, le stockage et la menace d’utilisation
de telles armes. Approuvé par l’Assemblée générale des Nations unies en
juillet 2017 avec le soutien de 122 pays, le traité a désormais été signé
par 84 pays. Parmi ceux qui l’ont ratifié récemment figurent le Nigeria, la
Malaisie, l’Irlande, Malte, Tuvalu. Avec la ratification du Honduras, l’entrée
en vigueur du traité devrait intervenir le 22 janvier 2021, a annoncé l’ONU.
Une explosion nucléaire. Photo: Sputnik
|
Vers une élimination totale des armes nucléaires
Des organisations non gouvernementales ont salué
l’événement, notamment la Campagne internationale pour l'abolition des armes
nucléaires (ICAN). Cette ONG qui a obtenu en 2017 le prix Nobel de la paix pour
son rôle dans l’élaboration du traité a salué un progrès «historique» sur son
compte Twitter. «C’est une victoire pour l’humanité et la promesse d’un futur
plus sûr», a commenté dans un communiqué Peter Maurer, président du Comité
international de la Croix-Rouge (CICR).
Pour le secrétaire général des Nations-Unies,
Antonio Guterres, ce traité est un engagement important vers l’élimination
totale des armes nucléaires et constitue la plus haute priorité des Nations
unies depuis sa création. Dans l’intérêt
de la sécurité mondiale, le monde doit emprunter une voie commune vers le
désarmement nucléaire, a-t-il souligné.
D’après les analystes, l’entrée en vigueur en
janvier 2021 de ce traité est une bonne nouvelle, compte tenu de ce que les États-Unis
et la Russie, deux pays qui détiennent à eux seuls 90% des armes nucléaires
dans le monde, ne parviennent pas à s’entendre sur la prolongation du traité de
désarmement nucléaire New Start, qui est le seul accord nucléaire bilatéral
entre Moscou et Washington.
Des
inquiétudes...
Si le TPNW réunit aujourd’hui les conditions pour entrer
en vigueur dans 90 jours, les cinq pays membres permanents du Conseil de
Sécurité de l’ONU, et principaux pays possédant l’arme nucléaire, les États-Unis,
la Grande-Bretagne, la France, la Chine et la Russie, ne l’ont cependant pas
signé. Le Japon, seul pays à avoir subi le feu nucléaire, a exclu de signer le
traité pour l’instant et remis en cause son efficacité.
L’opinion internationale de son côté s’inquiète du
processus de désarmement nucléaire sur la péninsule coréenne et des
négociations sur le programme nucléaire iranien alors que les tensions
s’accumulent entre l’Inde et le Pakistan.
Pays
dévasté hier par la guerre, le Vietnam agit en faveur d’un monde pacifique,
stable et sans arme nucléaire. Sa position est rappelée régulièrement et
clairement lors des forums régionaux et internationaux. Le 9 octobre dernier,
lors du débat annuel de la Première Commission de l’Assemblée générale de
l’ONU, chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale, le
chef de la Mission permanente du Vietnam auprès de l’ONU, Dang Dinh Quy,
également président du Comité de l’ASEAN à New York, a fait part des
inquiétudes de l’association concernant l’existence et les conséquences de
l’utilisation des armes nucléaires.
L’ASEAN applique les résolutions du Conseil
de sécurité de l’ONU pour un monde sans arme nucléaire et soutient la
non-prolifération et le désarmement des armes de destruction massive, a rappelé
le diplomate vietnamien, avant de souligner que l’élimination complète des
armes nucléaires est la seule solution. L’ASEAN soutient aussi l’application du Traité sur la non-prolifération des armes
nucléaires (TNP), en vue de la 10e Conférence d’examen de ce traité
en 2021, a-t-il affirmé.