(VOVworld) - Le sommet de l’OTAN se tiendra les 8 et 9 juillet à Varsovie, la capitale polonaise. Les 28 chefs d’Etat et de gouvernement concernés seront présents. Le renforcement des capacités de défense et de dissuasion de l’Alliance ainsi que de sa présence militaire en Europe orientale figure parmi les principaux points inscrits à l’agenda du sommet.
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Composée de 28 pays dont 6 font partie du G7 (groupe des 7 plus grandes puissances économiques du monde), l'Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) constitue la plus grande alliance militaire du monde.
Suite à son sommet de septembre 2014 au pays de Galles, l’OTAN a mis en oeuvre une stratégie visant à un net renforcement de sa défense collective, le plus important, en fait, depuis la fin de la Guerre froide. Mais cette stratégie ne suffit visiblement pas à rassurer les pays membres de l'Alliance qui ont donc décidé d'en adopter une nouvelle à Varsovie.
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Une nouvelle stratégie
Cette rencontre des chefs d’Etat et de gouvernement de l’OTAN devrait aboutir à un renforcement de la présence militaire de l'Alliance en Europe de l’est, a affirmé le 4 juillet à Bruxelles le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, qui a tout de même assuré de ne pas vouloir chercher la confrontation avec la Russie. Pour confirmer l'accroissement de sa présence militaire dans la zone, l’Alliance prévoit d’ailleurs le déploiement par rotation de six à neuf mois de quatre bataillons de combat (800 à 1000 soldats chacun) dans les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) et en Pologne, et ce dès 2017. Pour cette nouvelle stratégie, l’OTAN a retiré graduellement ses troupes des régions en dehors de l’Alliance pour mettre ses ressources au service de ses pays membres. Les troupes de l’OTAN se sont retirées notamment du Kosovo, de Lybie et de l’Afghanistan. L’Alliance ne participe même pas directement à la lutte contre l’Etat islamique. Ses priorités sont portées en ce moment sur la mer Baltique, la mer de Barents, la mer Noire et notamment la Pologne, comme en témoignent les manoeuvres militaires de grande envergure qui y ont récemment été organisées par l’Alliance. La base militaire installée en Pologne est en fait devenue la plus grande base militaire de l’OTAN en Europe orientale.
Mais les dirigeants des 28 pays membres devraient aussi aborder d’autres questions comme la cyber-sécurité ou bien la réaction rapide en cas d’attaque de missiles.
Des obstacles
La réduction des contributions des pays membres sera le premier obstacle que l’Alliance devra relever pour que sa nouvelle stratégie de sécurité soit applicable. En effet, ce sommet se tiendra juste après que la Grande-Bretagne, l’une des plus grandes puissances militaires de l’Alliance, a décidé de quitter l’Union européenne. Le Brexit, avec le départ du Premier ministre David Cameron, qui était très généreux en ce qui concerne les contributions britaniques à l’OTAN, aura, sans aucun doute, des impacts sur le budget de l’Alliance, et ce, d'autant plus que même les Etats-Unis, qui en sont le membre le plus important, ont décidé de réduire leurs contributions. Par ailleurs, certains chefs d’Etat et de gouvernement participant à ce sommet voient leur mandat expirer dans quelques mois (le Premier ministre britanique David Cameron et le président américain Barack Obama) alors que le président français François Hollande et la chancelière Angela Merkel pourraient perdre leur poste lors des élections en 2017.
Il est enfin à prévoir que cette nouvelle stratégie de l’OTAN se heurtera à une opposition résolue de la part de Russie. D'ores-et-déjà, le président russe Vladimir Poutine a déployé des missiles, des tank et des forces à Kaliningrad, ville coincée entre les pays baltes et la Pologne. L’OTAN n’écarte pas la possibilité d’un déploiement par la Russie de missiles balistiques à courte portée à Kaliningrad suite à ce sommet. En évoquant le 30 juin la nouvelle politique extérieure de Russie, le chef du Kremlin avait du reste pointé du doigt la présence renforcée de l’OTAN dans les régions situées près de la frontière russe.
Cette nouvelle stratégie de sécurité pourrait bien être adoptée lors de ce sommet de Varsovie mais sa mise en oeuvre risque de poser un problème quasi-insoluble aux membres de l'Alliance nord-atlantique qui ne veulent en aucun cas froisser Moscou.