Le président russe Vladimir Poutine (droite) et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Photo: reuters |
C’est en principe pour venir en aide aux deux républiques autoproclamées de Donestsk et de Lugansk que le président russe a lancé cette opération il y a donc un an. «Nous n’avons pas dans nos plans une occupation des territoires ukrainiens. Nous nous efforcerons d’arriver à une démilitarisation et une dénazification de l’Ukraine», promettait-il alors... Force est de constater que ce qui n’était initialement qu’une «remise au pas» a aussitôt dégénéré en un conflit armé, le plus important en Europe depuis 1945.
De lourdes pertes…
Pour comprendre comment on en est arrivé là, il faut remonter à 2014 et à l’évènement dit «de Maïdan».
Cette année-là, le pouvoir change de mains à Kiev, où un président proeuropéen succède à un président prorusse. L’enchaînement des réactions de part et d’autre se traduira par une escalade: la Russie annexe la Crimée, deux républiques autoproclamées, Donetsk et Lugansk, voient le jour, et Kiev demande à adhérer à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN)...
Dès lors, la rupture est consommée et la question n’est plus de savoir si un conflit armé éclatera, mais quand… Ce sera chose faite ce fameux 24 février 2022.
L’armée russe a donc pénétré en territoire ukrainien, en ciblant tout d’abord la région du Donbass, à l’est, avant d’élargir son opération militaire spéciale au sud et à d’autres régions, y compris Kiev, la capitale ukrainienne.
Ce conflit a des répercussions qui vont bien au-delà des frontières de l’Ukraine. Il faut savoir en effet que la Russie et l’Ukraine étaient jusque-là deux greniers à blé et à céréales du monde et que la Russie approvisionne en gaz une grande partie de l’Europe. Les sanctions et les ripostes aux sanctions prises par l’Occident ont rendu l’hiver plus froid en Europe et fait flamber l’inflation dans bien d’autres pays.
Mais ce conflit se traduit surtout par la pire crise humanitaire qu’ait connue l’Europe depuis la Seconde guerre mondiale. Dans son rapport publié en janvier 2023, le Haut Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a recensé plus de 18.000 victimes civiles depuis le début de l’opération russe en Ukraine. 7,9 millions de personnes ont été contraintes de prendre la route de l’exode et 21,8 millions de personnes ont aujourd’hui besoin d’une aide humanitaire.
… et une situation qui ne cesse de se détériorer
Force est de constater que le début de l’année 2023 n’est pas des plus encourageants et que les perspectives d’une solution pacifique relèvent de la chimère…
Des soldats ukrainiens. Photo: reuters |
Alors que les États-Unis et les pays occidentaux aident militairement l’Ukraine, la Russie, elle, considère ces armes livrées à l’Ukraine comme des cibles à part entière… Et comme si tout cela ne suffisait pas, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que l’objectif de Kiev n’était pas seulement de repousser de nouvelles attaques russes, mais aussi de reprendre tous les territoires contrôlés par Moscou, péninsule de Crimée comprise. Il a appelé ses alliés occidentaux à accroître et à accélérer leurs livraisons d’armes…
La communauté internationale, elle, ne cesse de condamner le conflit et d’appeler les parties en présence à revenir à la table des négociations. Difficilement envisageable, surtout si l’on songe qu’au cours des 12 mois écoulés, environ 11.000 mesures punitives ont été prises à l’encontre de la Russie par les États-Unis, l’Union européenne et leurs alliés…
Dans un tel contexte, le temps de la diplomatie paraît bien lointain, celui des armes bien présent…
Lors de la session de l’Assemblée générale des Nations Unies, tenue le 23 février à New-York, son président Csaba Kőrösi n’a pu que constater la détérioration. Mettre fin au conflit est la priorité du moment, a-t-il martelé.