(VOVworld) - Les Etats-Unis ont dévoilé mercredi leur nouvelle stratégie militaire, une stratégie qui fait la part belle à la région du Pacifique. Non content de cibler certains pays susceptibles de devenir une menace pour la sécurité de Washington, le Pentagone estime que, dans la mesure où les Etats-Unis doivent assumer leur statut de super-puissance mondiale, l’armée américaine se doit d’être plus interventionniste.
Le secrétaire d'Etat à la Défense des Etats-Unis, Ashton Carter et le chef d'état-major des armées des Etats-Unis, Martin Dempsey.
|
C’est une fois tous les quatre ans qu’en prenant appui sur sa stratégie de sécurité nationale, Washington élabore une stratégie militaire nationale. Celle de 2015 est sans équivoque : les Etats-Unis entendent posséder l’armée la mieux entraînée et la mieux équipée du monde, renforcer leur sécurité, instaurer un ordre sécuritaire mondial, empêcher la prolifération des armes de destruction massive, les armes nucléaires notamment. Désireux d’améliorer sa capacité à faire face aux défis mondiaux qui vont croissant, le Pentagone salue l’émergence de nouvelles grandes puissances tout en se disant prêt à faire front sur n’importe quel théâtre d’opération.
Elargir le rôle des Etats-Unis en tant que défenseur de la sécurité mondiale
Dans sa stratégie militaire nationale de 2015, le Pentagone confirme que les Etats-Unis disposent de réels atouts technologiques et énergétiques, tout en reconnaissant que ces atouts sont menacés.
Cette stratégie comporte plusieurs nouveautés par rapport à celle de 2011, et l’une des plus importantes réside dans la notion de « pays adverse », la Russie et la Chine étant en tête de cette « liste noire ». La Russie est accusée d’avoir violé de nombreux accords, notamment le traité sur les missiles de moyenne portée. La Chine est quant à elle tenue responsable de l’augmentation de la tension en Asie-Pacifique. Les prétentions hégémoniques de Pékin en mer Orientale, notamment, sont pointées du doigt comme étant une atteinte aux principes les plus élémentaires du droit international. Qui plus est, alors que la communauté internationale l’appelle à apaiser les tensions et à faire preuve de coopération, la Chine répond par de titanesques travaux destinés à militariser les positions jugées stratégiques en mer Orientale.
Face à cette situation préoccupante, les Etats-Unis entendent bien renforcer leurs alliances traditionnelles, aussi bien avec l’OTAN qu’avec le Japon, la République de Corée ou l’Australie. Mais ils entendent également poursuivre leur stratégie de rééquilibrage vers l’Asie en y déployant d’avantage de forces militaires. La conjoncture actuelle exige du Pentagone qu’il soit plus rapide, plus réactif et par conséquant mieux apte à répondre aux besoins de l’armée américaine, laquelle doit maintenir sa capacité d’intervention à l’échelle mondiale.
Une nouvelle cible stratégique
Photos : internet
|
Si les précédentes stratégies militaires des Etats-Unis étaient plutôt axées sur l’espace post-soviétique, celle de 2015 donne à la région Asie-Pacifique une nette prédominance. En fait, la stratégie de rééquilibrage vers l’Asie-Pacifique figurait déjà dans le rapport stratégique de 2011, mais c’est celui de 2015 qui lui donne tout son poids. La mission de l’armée américaine y est en effet clairement définie. Il s’agit non seulement de repousser les attaques surprises, mais aussi de défendre la sécurité des Etats-Unis et de leurs alliés, voire celle de pays non-alliés mais avec lesquels il existe des intérêts stratégiques convergents.
Lors d’un récent forum annuel sur la sécurité en Asie-Pacifique, le chef du Pentagone a réaffirmé la détermination de son pays à instaurer un climat de confiance avec les pays de la région, à les aider à résoudre leurs problèmes et à garantir la stabilité et la sécurité sur leurs territoires respectifs.
Les Etats-Unis disposent, et de loin, du plus grand budget de la défense au monde, un budget avoisinant les 600 milliards de dollars. Face à une Chine émergente, ce rééquilibrage vers l’Asie-Pacifique n’a rien d’étonnant de la part des Etats-Unis. Pas question, pour Washington, de se laisser damner le pion par Pékin : les Etats-Unis sont et doivent rester la super-puissance mondiale numéro un, aussi bien sur le plan économique que sur le plan militaire.