Photo d'illustration
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Malgré la chute de Daech en Irak et en Syrie, le tableau sera resté bien sombre
pour le Moyen-Orient, en 2018.
Une région
toujours sous haute tension
Même si
les diplomates parlent encore de processus de paix entre Israël et la Palestine,
il est de fait qu’aucun processus n’a démarré, et ce depuis de nombreuses
années. La solution à deux Etats demeure la seule option envisageable pour
satisfaire les deux camps, mais elle devient de moins en moins crédible. Le
transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem pourrait bien
d’ailleurs l’avoir définitivement compromise.
Pire encore, fustigeant un « horrible
accord », le président américain Donald Trump a annoncé en
mai 2018 le retrait des États-Unis de l’accord signé en 2015 entre les grandes
puissances occidentale et l’Iran, retrait assorti du rétablissement des
sanctions économiques américaines à l’encontre de Téhéran. Cet accord prévoyait pourtant d’empêcher l’Iran
d’acquérir l’arme atomique à moyen terme. En échange, les sanctions économiques
devaient être progressivement réduites malgré un maintien de l’embargo sur les
armes. Avec ses nouvelles sanctions sur le pétrole et la finance, Donald
Trump espère faire plier le régime de Téhéran
et le forcer à changer de comportement. Mais pour l’instant, force est de
constater qu’en agissant ainsi, il n’a fait qu’instaurer un nouveau bras de fer
avec la République islamique, laquelle semble bien décidée à ne rien céder.
En Syrie,
l'année 2018 a vu le pouvoir de Bachar al-Assad reconquérir plusieurs fiefs
rebelles et djihadistes, grâce au soutien militaire de ses deux alliés
indéfectibles, l'Iran et la Russie. Le pouvoir de Damas contrôle aujourd'hui
près des deux-tiers de la Syrie. Mais le nombre de morts civils reste très
élevé : près de 20.000 personnes selon
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Au Yémen, « la situation humanitaire est la pire au
monde » d’après l’ONU qui a annoncé que 14 millions de personnes pourraient
être en situation de « pré-famine » dans les mois à venir dans ce
pays. Quelque 85.000 enfants seraient morts de faim ou de maladie depuis
l’intensification de la guerre au Yémen selon une estimation de l’ONG Save The Children. Or, jusqu’à présent,
aucune solution efficace n’a été prise afin de mettre fin au conflit dans le
pays.
Ce qui attend le Moyen-Orient en 2019
Des perspectives
plus optimistes pour la région en 2019 ? Personne ne peut se risquer sur
ce terrain, malgré des signes positifs enregistrés.
Récemment, le président américain a décidé de retirer les troupes
américaines de Syrie, justifiant sa décision par le succès enregistré face au
groupe État islamique (EI) dans la région. Mais le locataire de la Maison
Blanche a également affirmé que ce retrait serait « lent ». Par
ailleurs, l’implication de plusieurs parties dans la région va complexifier
encore la situation et la paix et la stabilité pour Syrie serait encore
lointaine.
Pareil pour
Yémen où un premier accord a été conclu sous l’égide de l’ONU à Stockholm, en
décembre, entre le gouvernement et les rebelles houthistes. Mais, cet accord peine
à être appliqué pour que de véritables négociations de paix soient lancées.
De l’avis des
analystes, la situation reste explosive au Moyen Orient cette année car l’enjeu
des rivalités stratégiques entre les grandes puissances demeure.