Mer Orientale: la Chine s’isole du reste du monde

Anh Huyên
Chia sẻ
(VOVWORLD) - Les tentatives de mainmise sur la mer Orientale auxquelles se livre Pékin suscitent de très vives critiques au sein de la communauté internationale. Force est de constater qu’en agissant comme elle le fait, la Chine s’isole du reste du monde. 
Mer Orientale: la Chine s’isole du reste du monde - ảnh 1

Phu Lâm (Woody Island), une île rattachée à l’archipel de Hoàng Sa du Vietnam, est occupée illégalement par la Chine (photo: CSIS/AMTI)

Un bref rappel des faits, tout d’abord.

La Chine a récemment rebaptisé une bonne dizaine d’îles et de récifs de la mer Orientale, y compris des entités situées dans la zone économique exclusive du Vietnam. Elle a en outre créé deux districts, nommés Xisha et Nansha, pour administrer les archipels de Hoàng Sa et de Truong Sa, qui sont pourtant vietnamiens l’un comme l’autre.

Tout en portant ainsi atteinte à la souveraineté de notre pays, Pékin bafoue le droit international. Cette tentative d’hégémonisme remet en question le fragile équilibre géopolitique de toute une région.            

On ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres… 

Ce n’est pas la première fois que la Chine tente de faire valoir ses prétentions territoriales en mer Orientale. Il y a eu - chacun s’en souvient - la fameuse «ligne en langue de bœuf», dont la Cour permanente d’arbitrage de La Haye avait contesté la légitimité en 2016. Eh bien la Chine est revenue à la charge avec cette fois, les «quatre Sha».    

Pékin se contente désormais de revendiquer la possession de quatre groupes d’îles, les «Sha». Il s’agit des îles Dongsha (Pratas, de leur appellation internationale), Xisha (Paracels), Nansha (Spratleys) et Zongsha (Macclesfield).

Pour justifier leur théorie, les Chinois prétendent que cette nouvelle représentation correspond à l’extension de leur plateau continental, tel qu’il est défini par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM) de 1982. Or, de l’avis des spécialistes, les prétentions de Pékin sont aussi absurdes qu’erronées, et ce pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, le verdict rendu le 12 juillet 2016 à La Haye par la Cour permanente d’arbitrage s’appuie sur le fait qu’en prétendant s’adjuger la quasi-totalité de la mer Orientale, la Chine outrepasse très largement les droits que lui confère le tracé de son littoral méridional.      

Par ailleurs, toujours d’après le verdict de La Haye, aucune des entités de la ville de Sansha, qui englobe les prétendus districts de Xisha et de Nansha, ne ressemble de près ou de loin à une île. Tout au plus s’agit-il de récifs, qui ne sauraient constituer le fondement d’une zone économique exclusive, et encore moins d’un plateau continental. Même chose pour les Zongsha, qui consistent en fait en un haut fond submergé. Et que dire de tous ces atolls qui n’émergent qu’à marée basse? 

En passant de la «langue de bœuf» aux «quatre Sha», la Chine a sans doute voulu faire croire à une certaine modération dans ses revendications, mais qui peut-être dupe? Vorace elle était, vorace elle est restée.     

… sinon le vin se répand et les outres sont perdues   

Le monde entier est en ce moment même focalisé sur la lutte contre la pandémie de Covid-19. Aussi la Chine en profite-t-elle pour se livrer à toutes sortes de provocations en mer Orientale. Ce faisant, elle déstabilise toute une région et met à mal les négociations engagées avec les pays de l’ASEAN pour parvenir à un code de conduite juridiquement contraignant.  

Le fait, pour la Chine, de recourir à la puissance militaire pour intimider et harceler les autres pays riverains de la mer Orientale constitue une violation du droit international. Mais en agissant de la sorte, Pékin s’attire de nombreuses critiques et voit son prestige diminuer.

De la part du membre du Conseil de sécurité de l’ONU qu’est la Chine, la communauté internationale serait en droit d’attendre une attitude plus responsable et surtout plus respectueuse du droit international. Sa manière de pratiquer la politique du fait accompli n’est pas digne de la grande puissance qu’elle se targue d’être devenue. Loin s’en faut! 

Commentaires