(VOVworld) - Si l’on s’en réfère aux estimations qui ont été faites lors de la dernière réunion gouvernementale du mois de mars, il apparaît qu’au 1er trimestre de l’année, la macro-économie vietnamienne s’est stabilisée et que l’inflation a nettement ralenti. Une embellie, donc, mais pas encore une victoire. Le gouvernement entend bien maintenir le cap qu’il s’est fixé en faisant de la stabilisation de la macro-économie et de la maîtrise de l’inflation deux de ses principaux chevaux de bataille.
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L’année 2012, et notamment les 6 premiers mois, devait être une année particulièrement difficile économiquement parlant, au Vietnam comme dans le reste du monde. Cependant, dès la fin du mois de mars, des signes positifs sont apparus. L’indice des prix à la consommation - IPC, en sigle - n’a augmenté que d’un % en janvier, et que d’1,37% en février, soit son niveau de 2009. Et au mois de mars, il a été ramené à plus 0,16%, enregistrant ainsi sa plus faible hausse de ces deux dernières années. Même constat du côté de la balance commerciale déficitaire qui a atteint 300 millions de dollars, ce qui représente 1,2% de la valeur des exportations. Du côté des investissements directs étrangers, là encore, l’année 2012 semble être bien partie pour être un bon cru, en tout cas meilleur que 2011. Quant à la solvabilité bancaire et aux réserves de devises étrangères, elles s’améliorent. D’après les chiffres communiqués par la banque d’Etat, au cours des 2 premiers mois de l’année, les réserves de devises étrangères ont augmenté de 20% alors que les taux de change sont restés stables. Autre point positif : le volume des obligations détenues par des organisations a augmenté de 10%. Cao Viet Sinh, vice-Minsitre du Plan et de l’Investissement : "La macro-économie s’est stabilisée. Mais surtout, le dong vietnamien inspire à nouveau confiance, et ça, c’est un point très important ! C’est d’ailleurs une tendance qu’on observe depuis septembre 2011. J’en veux pour preuve que beaucoup de personnes continuent de placer leur argent en banque même si les taux d’intérêt sont réduits. Pour la solvabilité bancaire, c’est bien évidemment une bonne chose."
Plusieurs facteurs ont contribué à cette embellie : la volonté et la détermination des dirigeants vietnamiens, bien sûr, mais aussi des politiques monétaires et financières synchrones, flexibles et prudentes qui reposent sur une réduction des dépenses et sur un meilleur usage des investissements publics. A cela s’ajoutent la réforme du modèle de développement, une main d’œuvre abondante, le dynamisme des hommes d’affaires et le prestige du Vietnam sur la scène internationale qui se traduit par une confiance accrue des investisseurs. En se basant sur les résultats obtenus au 1er trimestre de l’année, les experts prévoient désormais une croissance économique comprise entre 6 et 6,5% cette année au Vietnam.
Cependant, l’économie nationale est en proie actuellement à un certain nombre de difficultés. Le volume de marchandises entreposées est encore trop important, obligeant parfois certaines petites et moyennes entreprises à cesser leur activité. Et du côté des prix, la situation est encore fragile. Il appartient donc au gouvernement vietnamien de suivre de près les fluctuations du marché pour pouvoir y adapter ses politiques, sans perdre de vue la nécessité de restructurer les investissements publics, de revoir la gestion du budget de l’Etat et des capitaux provenant de l’émission d’obligations… Tout cela, dans l’optique, encore une fois, de maîtriser l’inflation et de stabiliser la macro-économie. C’est d’ailleurs pour restructurer les investissements publics que la directive 1972 a été publiée, comme nous le rappelle Cao Viet Sinh : "Nous n’avons pas accordé suffisamment d’importance à la question de la vitesse de mise en œuvre des projets. Lorsqu’il y a un retard, les investissements perdent en efficacité. Cette année, nous n’autorisons que les projets qui s’étalent sur une durée raisonnable, de 3 à 5 ans maximum. Lorsque l’achèvement n’est pas garanti, il vaut mieux reporter. Jusqu’à présent, les présidents de province et les ministres avaient le pouvoir de décider en matière d’investissements. Désormais, ils doivent s’en référer au ministère des Finances et à celui du Plan et de l’Investissement qui évaluent quel peut être le montant de l’assistance financière apportée par le ressort central. Si cette assitance ne représente que de 20 à 30% des investissements, la localité concernée devra dépenser le reste. Et si cette somme dépasse les capacités financières de la localité, le projet n’est pas mis en oeuvre."
S’agissant de la maîtrise de l’inflation, une feuille de route relative à la réduction des taux d’intérêt bancaire doit assurer l’harmonie des intérêts de toutes les parties et faciliter l’accès des entreprises aux crédits bancaires. Plus que jamais, le mot d’ordre de l’année se résume à : maitriser l’inflation, aider les entreprises à surmonter leurs difficultés, restructurer l’économie tout en stabilisant la macro-économie et en garantissant la sécurité sociale !
Thu Hoa