Consensus sur la nécessité de renforcer la capacité défensive…
Les dirigeants des pays de l'OTAN. Photo: OTAN |
Dans la déclaration du sommet de Washington, les dirigeants des pays de l’OTAN ont réaffirmé l’importance de leur alliance dans le maintien de la paix et de la stabilité en Europe et en Amérique du Nord. Ils se sont réjouis du fait que 23 des 32 pays membres honorent désormais leur engagement à réserver au moins 2% de leur PIB national aux dépenses liées à la défense.
Joe Biden, le président américain. Photo: Reuters |
Il y a 10 ans, quand l’OTAN a officiellement formulé cette exigence, ils étaient 7 fois moins nombreux. De plus, il est écrit dans la déclaration que l’OTAN renforce son dispositif de commandement et de contrôle, modernise son système de surveillance aérienne et prend d’urgence des mesures pour accroître ses capacités, conformément au processus de planification de défense de l’OTAN (NDPP). Il s’agit d’un détail significatif car ces derniers mois, sous la pression des conflits en Ukraine et dans la bande de Gaza, plusieurs pays de l’OTAN sont tombés dans une pénurie d’armes, ce qui les place devant un grand risque stratégique, comme l’a remarqué Joe Biden, le président américain.
«Il s’agit d’une démarche importante pour garantir la sécurité de l’OTAN. Pour la première fois, tous les pays membres se sont engagés à accélérer leur plan de production pour la défense. Cela signifie que les Alliés pourront produire des équipements de défense essentiels en plus grande quantité, et dans un temps plus court», a-t-il déclaré.
En plus de la déclaration de Washington, les Alliés ont signé un engagement à part sur un soutien durable pour l’Ukraine. Ils promettent ainsi de lui fournir au moins 40 milliards de dollars pour l’année à venir, de mettre en place un programme de formation et d’assistance à la sécurité, et d’investir dans les infrastructures civiles et défensives de l’Ukraine. En revanche, ils n’ont pas fixé de date pour une éventuelle admission de ce pays au sein de l’OTAN.
… et incertitude quant à la scène politique américaine
Bien qu’absent dans l’ordre du jour du sommet, le contexte de politique intérieure des États-Unis a eu des impacts sur les discussions de l’OTAN.
Face à des commentaires selon lesquels l’OTAN serait en train d’accélérer la mise en œuvre de certaines décisions relatives notamment à l’Ukraine, avant l’élection présidentielle américaine, le secrétaire général de l’organisation, Jens Stoltenberg, a affirmé qu’il s’agissait d’une exagération…
Cependant, juste avant le sommet de Washington, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, avait estimé qu’à long terme, l’Europe devrait jouer un rôle plus important au sein de l’OTAN, sous peine d’être impactée par les évolutions politiques aux États-Unis.
«Personne ne sait ce qui nous attend dans les prochaines semaines et les prochains mois. Ce dont nous sommes certains, c’est que quel que soit le résultat de la prochaine présidentielle américaine, l’OTAN devra devenir plus européenne, afin de pouvoir continuer d’être une alliance transatlantique», avait-elle déclaré.
Une autre controverse soulevée lors de ce sommet concerne la tendance de l’OTAN à étendre son influence par-delà son espace géographique traditionnel composé de l’Europe et de l’Amérique du Nord. En critiquant avec véhémence certains pays dans sa déclaration finale, l’OTAN a invité, pour la 4e année consécutive, les dirigeants du Japon, de la République de Corée, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, à assister à son sommet. Cette implication renforcée de l’OTAN en Indopacifique inquiète plus d’un pays, quant à une possible augmentation des tensions et à une fragmentation géopolitique plus marquée de cette région hautement sensible.