Les grands enjeux énergétiques du monde

Quang Dũng
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(VOVWORLD) - La transition énergétique est aujourd’hui une priorité, pour la communauté internationale, qui affiche de très réelles ambitions dans ce domaine. Cela étant, il faut bien admettre qu’à ce jour, il reste beaucoup à faire pour mettre fin à l’utilisation des énergies fossiles et augmenter la part des énergies propres.

Les grands enjeux énergétiques du monde - ảnh 1La 28e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28) à Dubaï, le 30 novembre 2023. Photo: AVI

La COP-28 s’est conclue, en décembre dernier à Dubaï, sur un accord historique portant sur l’élimination progressive des énergies fossiles. Reste maintenant à élaborer une feuille de route guidant la mise en œuvre de l’accord, et c’est justement là que le bât blesse…   

L’avenir incertain du gaz…

Jusqu’à quand les énergies fossiles seront-elles encore utilisées ? La question est de celles qui agitent les esprits et font couler beaucoup d’encre... Certains experts estiment que l’ère du gaz, l’une des énergies fossiles les plus consommées, touche à sa fin. Ils justifient leur prédiction notamment par l’accroissement rapide des infrastructures renouvelables et par le fait que l’hiver soit de moins en moins froid dans divers endroits au monde. Mais d’autres experts prétendent le contraire. Le 25 février, le Qatar a inauguré un nouveau complexe gazier destiné à augmenter ses exportations de gaz naturel et de gaz naturel liquéfié, et ce en dépit d’une forte baisse du prix du gaz aux États-Unis et en Europe. Selon le président de QatarEnergy, Saad Al-Kaabi, le gaz a encore un bel avenir pour au moins 50 ans, grâce à une demande croissante sur le marché asiatique.

Les grands enjeux énergétiques du monde - ảnh 2Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Rafael Grossi. Photo: AVI

Autre énergie controversée: le nucléaire. Actuellement, la majorité des pays la classent parmi les énergies propres. En décembre, lors de la COP-28, une vingtaine de pays, dont les États-Unis, le Japon et certains pays européens, ont appelé à tripler la production d’électricité nucléaire mondiale d’ici à 2050, afin d’atteindre les objectifs climatiques. Ce jeudi 29 février, le Canada a élargi son programme nucléaire, une tendance qui devrait se généraliser, aux dires du directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Rafael Grossi. Cela étant, les experts en énergie et en environnement s’accordent à dire que l’énergie nucléaire continuera de susciter des débats houleux, notamment à propos de sa sûreté et du traitement des déchets issus de sa production.

… et des énergies renouvelables

La production des énergies renouvelables, considérées comme l’avenir du monde, a enregistré une hausse de 50% en un an, selon le rapport publié le 11 janvier dernier par l’Agence internationale de l’énergie. Concrètement, en 2023, le monde a produit 510 gigawatts d’énergies renouvelables, dont 75% d’énergie solaire, une quantité suffisante pour répondre à la demande en électricité de 51 millions de ménages pendant un an. D’après l’Agence internationale de l’énergie, si ce rythme est maintenu, la production d’énergies renouvelables mondiale pourrait augmenter de 2,5 fois d’ici à 2030, soit moins que l’objectif fixé lors de la COP-28, qui était de 3 fois. Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol, reproche aux groupes énergétiques de ne pas honorer leurs engagements.

“Nous constatons que les groupes pétroliers et gaziers ne réservent que 2,5% de leurs investissements aux énergies propres, les 97,5% restants allant toujours dans les exploitations traditionnelles. Du coup, il reste un énorme écart entre les engagements de ces groupes et leurs stratégies d’investissement en vigueur», déplore-t-il.

Les chiffres annoncés le 19 février par Global Witness sont impressionnants: les cinq grands groupes énergétiques BP (Royaume-Uni), Shell (Royaume-Uni-Pays Bas), Chevron (États-Unis), ExxonMobile (États-Unis) et Total Energy (France) ont généré un bénéfice record de 281 milliards de dollars depuis février 2022, au début du conflit en Ukraine. Cependant, ces groupes prévoient de réserver jusqu’à 100 milliards de dollars au paiement de dividendes aux actionnaires, au lieu de privilégier l’investissement dans la transition énergétique. Cette réalité montre à quel point le monde aura du mal à trouver le financement nécessaire pour réussir sa transition énergétique. Simon Stiell, le secrétaire exécutif de la Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques, estime qu’il faudrait au moins 2400 milliards de dollars par an.

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