L’élection présidentielle américaine entre dans une nouvelle phase

Quang Dung
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(VOVWORLD) - La présidentielle américaine de 2024 a marqué une nouvelle étape après que la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, a officiellement accepté l’investiture du Parti démocrate pour l’élection présidentielle. Selon les observateurs, après une période initiale favorable, la course à venir sera plus difficile pour la candidate démocrate.
 
L’élection présidentielle américaine entre dans une nouvelle phase - ảnh 1Kamala Harris (gauche) et Donald Trump. Photo: Getty

La Convention nationale démocrate, qui s’est tenue du 19 au 22 août à Chicago, dans l’État de l’Illinois, a réaffirmé la montée en puissance de Kamala Harris au sein du parti ainsi que dans l’opinion publique américaine. Lors de cette convention, le Parti démocrate a réussi à instaurer une quasi-unité autour d’elle et de son partenaire de campagne, Tim Walz. Presque tous les politiciens les plus éminents du parti, dont les anciens présidents Bill Clinton et Barack Obama, et l’ancienne présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, ont appelé à soutenir Kamala Harris.

L’enthousiasme et la confiance du Parti démocrate se manifestent aussi par les chiffres. Le montant total des fonds de campagne récoltés par Kamala Harris au cours du dernier mois a dépassé les 540 millions de dollars, soit plus élevé que le total des fonds levés par Joe Biden ou son adversaire républicain, Donald Trump, depuis le début de l’année. Selon les sondages d’opinion, le duo Kamala Harris - Tim Walz continue de progresser et devance actuellement le tandem républicain Donald Trump - J.D. Vance de 4 à 7 points à travers les États-Unis. Les analystes estiment que la «lune de miel» de Kamala Harris et du Parti démocrate dure plus longtemps que prévu. Cependant, selon Jennifer Lawless, professeure de sciences politiques à l’Université de Virginie, aux États-Unis, cette période prendra bientôt fin lorsque Kamala Harris devra affronter Donald Trump lors des débats, prévus au début du mois prochain. 

«Éviter de perdre son élan est un défi. Mais je pense que le Parti démocrate peut changer de stratégie. Tout d'abord, il est crucial de continuer à souligner leur position de “challenger” qu'ils ont choisie. Pour gagner, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. C’est le message que le Parti démocrate doit faire passer», a-t-elle estimé.

Selon Allan Lichtman, professeur d’histoire à l’Université américaine de Washington, l’économie constitue un autre défi pour Kamala Harris, car ses propositions de politique économique restent floues et controversées, en particulier dans un contexte où l’économie américaine a récemment suscité de vives inquiétudes parmi les électeurs.

“En ce qui concerne le discours de Kamala Harris à la Convention nationale démocrate, je souhaiterais obtenir davantage de détails sur ses propositions économiques. Je comprends que cette Convention n’est peut-être pas l’endroit idéal pour présenter les détails des politiques, mais si des critiques doivent être formulées, c’est précisément sur ce point», a-t-il noté.

Alors que Kamala Harris continue de progresser, la campagne de Donald Trump a, quant à elle, rencontré de nombreuses difficultés ces derniers temps. Selon le professeur Allan Lichtman, l’équipe de campagne du Parti républicain et Donald Trump n’ont pas encore élaboré de stratégie adéquate depuis le retrait de Joe Biden et la nomination de Kamala Harris. Ces derniers temps, Donald Trump s’est beaucoup plus concentré sur la critique de Kamala Harris que sur ses propositions politiques et celles du Parti démocrate. Le candidat républicain organise également moins de rassemblements pour mobiliser les électeurs dans les États clés.

Cependant, les observateurs estiment qu’il est encore trop tôt pour conclure que Donald Trump est désavantagé par rapport à Kamala Harris, car l’ancien président américain reste bien noté pour ses compétences en gestion économique. D’après un sondage réalisé récemment par le Wall Street Journal, plus de 50 % des personnes interrogées estiment que Donald Trump est mieux à même de gérer l’économie, tandis que seulement 40 % considèrent que Kamala Harris est adaptée à cette tâche. Parmi les électeurs indépendants, 57 % croient en la capacité du premier à gérer l’économie, tandis que seulement 25 % font confiance à la seconde. Ainsi, Donald Trump pourrait encore renverser la situation s’il adoptait une stratégie appropriée, comme le croit Jennifer Lawless. 

"Tout d’abord, Donald Trump doit bien se comporter lors des débats pour prouver qu’il est discipliné et qu’il maîtrise les enjeux. Lors de son premier mandat, Donald Trump avait laissé de nombreux problèmes à l’administration de Joe Biden. Il doit démontrer que sa réélection ne signifie pas un retour en arrière, mais plutôt un progrès pour le pays", a-t-elle indiqué.

Les analystes estiment que le débat à venir entre Donald Trump et Kamala Harris, prévu pour le 10 septembre, sera décisif, car il pourrait s’agir du seul face-à-face direct entre les deux candidats dans la campagne présidentielle de cette année. Le gagnant de ce débat pourrait obtenir un avantage considérable, car il ne restera qu'un peu plus de trois semaines (le 5 novembre) avant le début officiel de l’élection présidentielle américaine.

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