Législatives au Royaume-Uni: quels impacts sur le Brexit ?

Thu Hoa
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(VOVWORLD) - Le camouflet infligé à Theresa May le 8 juin aux législatives britanniques risque de changer la donne pour les négociations sur le Brexit censées commencer la semaine prochaine.
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En perdant sa majorité absolue au Parlement, la cheffe du gouvernement conservateur a non seulement raté son pari de renforcer son autorité, mais elle a également jeté le trouble sur sa capacité à imposer sa ligne lors des discussions avec Bruxelles.

Avec 318 sièges au Parlement, le Parti conservateur de Theresa May est certes arrivé en tête des législatives du 8 juin mais il a perdu la majorité absolue. Le Parti travailliste (Labour) a quant à lui obtenu 262 sièges, soit une trentaine de plus que lors de la législature précédente. Bien que désavouée, la Première ministre a annoncé la formation d’un nouveau gouvernement, alliant conservateurs et unionistes démocrates nord-irlandais pour tenter de mener à bien le Brexit. La locataire du 10 Downing Street a procédé à un remaniement ad minima de son gouvernement, en conservant pratiquement tous les ministres aux postes les plus importants.

L’avenir de Theresa May en question

Après l’annonce des résultats du scrutin, le leader du Labour, Jeremy Corbyn, a appelé la Première ministre à démissionner, affirmant qu’il se tenait prêt à gouverner même en étant minoritaire au parlement, avec ses 262 sièges. Du côté des conservateurs, on a annoncé la tenue d’un vote de confiance au cours duquel se jouera l’avenir proche de Theresa May. Si celle-ci sort victorieuse, elle pourra rester en poste. En cas contraire, elle sera obligée de tirer sa révérence …   

Alors que toute une frange du Parti conservateur lui reste fidèle, arguant qu’on ne change pas de capitaine en pleine tempête, en plein Brexit en l’occurrence, d’autres lorgnent plus ou moins ouvertement sur le 10 Downing Street.

Quelles conséquences sur le Brexit ?

Mais quelle mouche a donc piqué Theresa May, a-t-on envie de se demander... Son intention, en convoquant ces législatives anticipées, était d’obtenir une majorité renforcée - elle avait déjà la majorité absolue - afin d’arriver en position de force à la table des négociations sur le Brexit. Mais le revers électoral qu’elle vient de subir pourrait bien changer la donne. Ceux des dirigeants européens qui craignaient un report des discussions auront en tout cas vite été rassurés : mardi, lors de sa rencontre avec le président français Emmanuel Macron, Theresa May a confirmé que le calendrier ne changerait pas et que les négociations commenceraient la semaine prochaine comme prévu. Cependant, une autre question se pose : Theresa May restera-t-elle toujours sur la ligne d’un Brexit « dur » ? Prévoit-elle toujours une sortie du marché unique, une réduction drastique de l'immigration en provenance de l'Union européenne et un départ de la Cour de justice européenne ? Peut-elle encore se réserver la possibilité de quitter l'UE « sans accord plutôt qu'avec un mauvais accord » ? Selon The Telegraph, les tenants d’un Brexit « doux » essaieraient d’infléchir les positions de la Première ministre, et notamment de la faire revenir sur son intention de quitter le marché unique ou encore sur sa menace de ne pas signer d’accord le cas échéant. Y parviendront-ils ? Celles que d’aucuns surnomment « la nouvelle dame de fer » a le caractère bien trempé…      

Il serait prématuré de parler de crise politique au Royaume-Uni. Toujours est-il que ce chaos post-électoral auquel on assiste en ce moment pourrait avoir des répercussions importantes sur les négociations… et sur les négociateurs...

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