Le Printemps arabe : Que reste-il ?

Hong Van
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(VOVworld)-Il y a plus de deux ans, le mouvement du Printemps arabe bouleversait le monde musulman. Toutefois, contre toute attente, ce mouvement n’a laissé au Moyen Orient et en Afrique du Nord qu’une instabilité politique, une division sociale profonde et une stagnation économique.

(VOVworld)-Il y a plus de deux ans, le mouvement du Printemps arabe bouleversait le monde musulman. Toutefois, contre toute attente, ce mouvement n’a laissé au Moyen Orient et en Afrique du Nord qu’une instabilité politique, une division sociale profonde et une stagnation économique.



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Les pays arabes touchés par le printemps arabe.
(© Milan Presse/Jennifer Le Bot)


L’instabilité, la division, les désaccords ethniques et religieux, c’est dans ces termes que les médias évoquent la situation socio-politique dans les pays du Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Dans de nombreux pays, la population est dans la rue pour réclamer le départ du nouveau gouvernement qu’elle a désigné, mais qui la déçoit. D’ailleurs, au sein même du peuple, il existe des fractions qui s’opposent au nom de l’équité et de la démocratie, des valeurs authentiques du Printemps arabe. Aujourd’hui encore, tous les regards se tournent vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, notamment en Egypte où les manifestations sont devenues monnaie courante depuis le renversement du président Hosni Moubarak, causant de lourdes pertes à l’économie et au tourisme en particulier. Au pays des pyramides, on s’oppose autour du retrait du Conseil suprême des forces armées, des élections législatives et présidentielles, de la dissolution du Parlement et l’élaboration de la nouvelle Constitution. A cause des fragilités politiques, les réserves en devises étrangères diminuent, le chômage augmente, tout comme le déficit budgétaire.

Pami tous ces pays touchés par le Printemps arabe, la Syrie retient l’attention du monde entier. On dénombre plus de 42 000 morts à cause des conflits entre les forces du président Bachar al-Assad et l’oppostion. La Syrie est non seulement le théâtre de conflits internes, mais aussi de disputes d’influence entre les puissances dans la région et dans le monde. Principale à en pâtir, la population civile. Selon l’ONU, la famine pourrait toucher environ un million de personnes durant cet hiver. Par ailleurs, des millions de Syriens se sont déjà réfugiés dans les pays voisins.



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Dans de nombreux pays, la population est dans la rue pour réclamer le départ du nouveau gouvernement qu’elle a désigné, mais qui la déçoit (photo : Internet)


En Libye, la situation n’est guère meilleure. Le pays a organisé la première élection démocratique depuis la destitution de Kadhafi. Néanmoins, la lutte pour le pouvoir entre le nouveau gouvernement et des centaines de troupes de combattants fondées lors du soulèvement continuent d’empêcher le processus de stabilité. Des milliers de Libyens continuent d’afffluer hors des frontières. L’attaque contre le consulat américain à Benghazi qui a fait quatre morts dont l’ambassadeur Chris Stevens est sans doute une preuve indéniable de l’instabilité dans ce pays, une conséquence que les Etats-Unis n’avaient pas prévu en suscitant le Printemps arabe.

La Tunisie, de là où tout a commencé, doit aussi faire face à l’instabilité, à l’augmentation du chômage et de la corruption, allant de pair avec la montée d’un fanatisme religieux extrêmiste. L’état d’urgence est souvent promulgué dans ce pays d’Afrique du Nord.

Un rapport publié récemment par le Fonds monétaire international indique qu’en 2013, la plupart des économies touchées par le Printemps arabe ne connaitront qu’un rétablissement lent, avec des taux d’inflation et de chômage élevés. Cette situation s’explique pour une grande partie par l’instabilité sociale. La croissance du PIB en Egypte, en Tunisie et au Yémen est prévue à 3,6%, bien inférieure au niveau de 4,7% de 2010, avant l’éclatement des manifestations. Le FMI avertit également que l’affaiblissement des monnaies de ces pays pourraient pousser l’inflation à 8,6% cette année, le plus haut niveau depuis 2008.

Après un tel constat, de nombreux analystes estiment que l’année 2013 ne sera guère plus radieuse pour ces pays toujours plongés dans l’instabilité et la division. Pouvait-on anticiper cela du Printemps arabe ?

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