L’avenir politique de l’Ukraine après les législatives

Anh Huyen
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(VOVworld) - Après la victoire des pro-occidentaux aux législatives en Ukraine, l’heure est à la négociation sur la formation d’un gouvernement de coalition. Toutefois, les divergences internes et les attaques répétées des forces de l’opposition à l’est du pays empêchent la mise en oeuvre des engagements ambitieux des dirigeants ukrainiens en terme de paix et de relations avec l’Union Européenne.

(VOVworld) - Après la victoire des pro-occidentaux aux législatives en Ukraine, l’heure est à la négociation sur la formation d’un gouvernement de coalition. Toutefois, les divergences internes et les attaques répétées des forces de l’opposition à l’est du pays empêchent la mise en oeuvre des engagements ambitieux des dirigeants ukrainiens en terme de paix et de relations avec l’Union Européenne.

L’avenir politique de l’Ukraine après les législatives - ảnh 1
Photo: AP

Difficile de former une coalition gouvernementale

Sur les 98,4% des bulletins dépouillés, il apparaît que le Front Populaire du Premier Ministre Arseni Iatseniouk recueille 22,17% des suffrages, suivi de près par le bloc du président Petro Porochenko, avec 21,82% des voix. Compte-tenu de ce résultat, beaucoup de gens étaient prêts à parier sur la formation d’une coalition gouvernementale regroupant ces deux formations, mais aussi le mouvement Samopomitch, force d’appoint indispensable à la constitution d’une majorité parlementaire. Coup de théâtre: ce mercredi, le Premier Ministre Iatseniouk, tout en confirmant son souhait d’être chef du gouvernement ukrainien, a rejeté toute idée de coalition avec le bloc Porochenko. Il a proposé un autre projet de coalition incluant d’autres partis ayant obtenu moins de voix, ce qui laisse songeur, quant aux difficultés des deux principales formations à harmoniser leurs intérêts.  

Il faut savoir qu’en Ukraine, les désaccords entre partis politiques restent très importants. Le Premier Ministre Iatseniouk et son clan ne sont pas d’accord avec la politique du président Porochenko, lequel préconise la réconciliation, la concorde nationale et la négociation avec les séparatistes. Juste après la publication des résultats, Arseni Iatseniouk a d’ailleurs déclaré que le nouveau gouvernement devrait régler rapidement le problème des terroristes à l’est et continuer de combattre pour l’unité du pays. De son côté, le président Porochenko cherche à apparaître aux yeux de tous comme un rassembleur, comme un homme de paix, ce qui fait dire à ses détracteurs qu’il manque de fermeté face aux insurgés.

Quel avenir pour l’Ukraine?

Difficile, dans un tel contexte, de savoir si Petro Porochenko aura les moyens de mettre en œuvre sa politique, d’autant plus que les combats font toujours rage dans l’est du pays. Quelques heures à peine après les élections, des affrontements entre forces gouvernementales et séparatistes ont éclaté, faisant des dizaines de victimes civiles. Des fusillades ont également lieu dans certaines villes contrôlées par le gouvernement. Et pour ne rien arranger, le 2 novembre prochain, 4 millions d’électeurs des régions séparatistes sont appelés à participer à un scrutin organisé par les insurgés, lesquels poursuivent ainsi leur bras de fer avec le gouvernement pro-occidental de Kiev. Les deux villes de Donetsk et Lugansk ont affirmé qu’elles diraient non aux négociations sur un cessez-le-feu et qu’elles regagneraient les zones occupées par les troupes gouvernementales. Autant dire que les appels à la réconciliation du président Porochenko ont peu de chances d’être entendus.

L’énergie est une autre question épineuse. Pour l’instant, le plus grand défi pour le président Porochenko est de garantir l’approvisionnement en gaz à l’approche de l’hiver. Les comptes de l’Ukraine sont toujours dans le rouge, avec toutes les conséquences que cela implique, aussi bien en termes de dettes impayées à la Russie qu’en termes de baisse de restrictions budgétaires, de hausse de l’inflation ou d’écart grandissant entre riches et pauvres. Pour les Ukrainiens, l’avenir est sombre et ce n’est pas le résultat de ces élections qui pourra y changer grand-chose.

Instabilité politique, conflits armés, pénurie énergétique… L’Ukraine est au bord du gouffre. Et à en juger pour leurs difficultés à s’entendre, ce ne sont certainement pas les partis politiques en présence à Kiev qui sont en mesure de faire face à une crise de plus en plus alarmante./.


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