L’aspiration légitime des Palestiniens

Anh Huyen
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(VOVworld) – L’Assemblée générale des Nations Unies doit se prononcer ce jeudi sur la demande de la Palestine qui souhaite passer du statut de simple observateur à celui « d’Etat observateur non-membre », avec tous les droits afférents. Il y a plus d’un an, en septembre 2011, la Palestine avait échoué dans sa tentative de devenir membre à part entière de l’ONU.
(VOVworld) – L’Assemblée générale des Nations Unies doit se prononcer ce jeudi sur la demande de la Palestine qui souhaite passer du statut de simple observateur à celui « d’Etat observateur non-membre », avec tous les droits afférents. Il y a plus d’un an, en septembre 2011, la Palestine avait échoué dans sa tentative de devenir membre à part entière de l’ONU. Aujourd’hui, dans la mesure où sa demande paraît moins ambitieuse, elle a davantage de chances de voir son vœu exaucé, semble-t-il. Il est clair qu’une éventuelle reconnaissance, par l’ONU, du « statut d’Etat observateur non-membre » devrait insuffler à la Palestine une énergie nouvelle, même si sur le terrain, le combat semble fait pour durer encore longtemps, voire très longtemps.


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Les Palestiniens et leurs soutiens peuvent être optimistes. Le projet de résolution accordant à la Palestine le statut « d’Etat observateur non-membre » a été favorablement accueilli par la majorité des membres des Nations Unies. Mardi dernier, à l’avant-veille du scrutin, le ministre français des Affaires Etrangères Laurent Fabius avait confirmé que Paris donnait son aval à la demande palestinienne, rejoignant en cela le Portugal, la Suisse et la Grande-Bretagne. Auparavant, 132 des 193 membres de l’ONU, soit plus des deux tiers nécessaires à l’accession d’un pays au statut d’Etat non-membre, avaient reconnu l’Etat palestinien. De plus, il faut savoir qu’à l’Assemblée générale, les Etats-Unis ne disposent pas de droit de véto, comme c’est le cas au Conseil de sécurité. Tout amène donc à croire que les Palestiniens sont en passe d’obtenir une victoire diplomatique majeure.

Néanmoins, les difficultés restent de taille, à commencer par la division profonde au sein de la communauté palestienne. Le Hamas, qui contrôle actuellement la bande de Gaza et qui ne reconnaît pas le droit d’existence d’Israël, accuse le président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, d’avoir trahi le peuple palestinien en acceptant les frontières de 1967. Selon le Hamas, accepter ces frontières, c’est accepter que 80% du territoire palestinien se trouve à l’intérieur d’Israël. Israël qui, avec les Etats-Unis, reste déterminé à empêcher toute tentative palestinienne de créer un Etat indépendant. Aussitôt après le dépôt, par le président palestinien, de la demande d’élévation du statut de la Palestine à l’ONU, Washington et Tel Aviv ont eu des réactions véhémentes. Le premier estime que la démarche palestinienne va briser le processus de négociations avec Israël tandis que le second menace de recourir à des sanctions économiques draconniennes. Aux yeux de l’opinion mondiale, cette attitude n’a rien d’incompréhensible. En effet, pour Israël, reconnaître l’indépendance de la Palestine revient à accepter un retrait des territoires occupés. Et du côté des Etats-Unis, rien n’est plus évident que la nécessité d’épauler son principal allié au Proche-Orient.

Retour dans l’histoire… Cela fait plus de 60 ans que la communauté internationale propose une solution à deux Etats pour résoudre les disputes territoriales israélo-palestiniennes. Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations Unies avait adopté la résolution 181 divisant la Palestine en deux nations, une juive et une palestinienne. Quelques mois après, le droit international public avait autorisé la fondation d’un Etat israélien des Juifs, en lui accordant le statut de membre à part entière auprès des organisations internationales, en premier lieu l’ONU. Les Palestiniens, eux, n’ont toujours pas leur Etat. Depuis 1988, l’Organisation de Libération de la Palestine mène un combat avec des outils juridiques légitimes et des moyens qui lui sont propres afin d’obtenir une solution équitable pour le peuple palestinien. Il s’agit de créer un Etat indépendant selon les frontières de 1967, qui serait voisin d’Israël, ce même Etat qui s’est construit sur plus de 80% des territoires historiques des Palestiniens. Plus de 20 ans après la conférence de paix de Madrid, en 1991, les Palestiniens n’ont toujours pas atteint leur objectif. Le processus de négociations avec les Israéliens va d’échec en échec, en raison des sérieuses divergences entre les deux parties. Les Israéliens se disent prêts à négocier, en rejetant toute condition préalable. Les Palestiniens, eux, excluent tout dialogue si les constructions de logements juifs se poursuivent dans l’Est et l’Ouest de Jérusalem, territoires occupés par Israël, en plus de la bande de Gaza. A cette pomme de discorde, s’ajoute le feu vert systématique de Washington à tout acte israélien.

Après des décennies de séparation et de souffrance, il serait temps pour les Palestiniens de pouvoir enfin vivre comme les autres citoyens du monde, d’être libres dans leur pays natal, un pays souverain et indépendant. Il s’agit là d’une aspiration légitime soutenue par la communauté internationale. Cependant, sur le terrain, la réalité est toute autre. Les disputes territoriales avec Israël ne pourront pas être réglées du jour au lendemain. Et finalement, même si la Palestine réussit à élever son statut à l’ONU, ce ne sera qu’un résultat « modeste » qui lui permettra simplement d’attirer l’attention et de démarrer un nouveau processus dont la fin demeure incertaine./.

 

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