La syrie face aux armes chimiques

Hong Van
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(VOVworld)- Après de nombreuses négociations, le régime du président syrien Bashar el Assad a finalement accepté la venue d’inspecteurs de l’ONU chargés d’évaluer si, oui ou non, il y a eu utilisation d’armes chimiques, mais pas de déterminer qui en est responsable. Mais au regard de l’évolution de la situation au cours de ces deux dernières journées, il semblerait que certaines forces veuillent prendre prétexte de l’utilisation présumée d’armes chimiques pour déclencher une intervention accrue.
(VOVworld)- Après de nombreuses négociations, le régime du président syrien Bashar el Assad a finalement accepté la venue d’inspecteurs de l’ONU chargés d’évaluer si, oui ou non, il y a eu utilisation d’armes chimiques, mais pas de déterminer qui en est responsable. Mais au regard de l’évolution de la situation au cours de ces deux dernières journées, il semblerait que certaines forces veuillent prendre prétexte de l’utilisation présumée d’armes chimiques pour déclencher une intervention accrue.

La syrie face aux armes chimiques - ảnh 1
Photo : AFP

La délégation d’inspecteurs de l’ONU conduite par le suédois Aake Sellström est arrivée à Damas, la capitale syrienne, dimanche dernier. Elle entend mener une enquête indépendante et équitable. Il est prévu que les inspecteurs onusiens se rendent sur 3 sites, à commencer par Khan A al Assal, où gouvernement et opposition se rejettent mutuellement la responsabilité d’une attaque à l’arme chimique ayant entrainé la mort de 26 personnes le 19 mars dernier. La localisation des deux autres sites n’a pas été révélée par l’ONU, jusqu’à présent.

Cette enquête de l’ONU intervient à la suite de 13 rapports établis par la Grande Bretagne, la France et les Etats-Unis, sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie, des rapports qui sont sans équivoque. La France affirme par exemple que le gaz sarin a été utilisé à maintes reprises en Syrie. La Maison Blanche, qui soupçonne elle aussi le gouvernement syrien d’utiliser des armes chimiques, a averti que si cela était avéré, la communauté internationale se verrait dans l’obligation d’envisager une intervention militaire. A noter toutefois qu’à l’heure actuelle, ni les Etats-Unis, ni les pays ocidentaux ne possèdent de preuves claires. Les renseignements américains estiment simplement que la Syrie produit chaque année des centaines de tonnes de substances chimiques toxiques, et veulent y voir la trace de la constitution d’un important dépôt d’armes chimiques au Moyen Orient.

Répondant à ces accusations, le ministère syrien des Affaires Etrangères a affirmé que les dépôts d’armes de destruction massive ou d’armes prohibées détenues par la Syrie ne seraient jamais utilisés contre les civils, quel que soit le niveau de la crise. Selon l’ambassadeur syrien auprès de l’ONU Bashar Ja’afari, c’est à dessein que l’opposition fait circuler des rumeurs accréditant de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. Partageant ce point de vue, la Russie accuse les pays occidentaux de prendre prétexte d’une prétendue utilisation d’armes chimiques, comme cela avait déjà été le cas en Irak.  

Cette question des armes chimiques en Syrie reste donc encore à élucider. Les pays occidentaux voudraient bien y trouver l’occasion de lever l’embargo sur les livraisons d’armes à l’opposition syrienne. Cette fois-ci, 2 jours seulement après l’arrivée des inspecteurs de l’ONU, les activistes de l’opposition ont diffusé sur Internet des images de cadavres en banlieue de Damas, des victimes, selon eux, des attaques à l’arme chimique menées par les forces gouvernementales dans la nuit du 20 août. Le conseil national syrien de l’opposition a immédiatement appelé le conseil de sécurité de l’ONU à une réunion d’urgence. Dans une réaction d’une extrême rapidité, le ministre britannique des Affaires Etrangères William Hague a déclaré que l’affaire allait être traduite devant le conseil de sécurité, tout en espérant que ces attaques à l’arme chimique allaient éveiller les consciences. Le président français François Hollande a quant à lui pressé les inspecteurs de l’ONU de se rendre sur les lieux desdites attaques. De son côté, l’armée syrienne a réfuté toutes ces accusations, voulant y voir un signe de nervosité de la part des forces de l’opposition. Même son de cloche au ministère russe des Affaires Etrangères qui a indiqué que ces accusations ne visaient qu’à anéantir tous les efforts pour convoquer une conférence de paix internationale sur la Syrie.

La guerre civile en Syrie qui a éclaté en mars 2011 a fait plus de 100 mille morts et obligé près d’un million 800 Syriens à quitter leur pays. Alors que les efforts de réconciliation sont dans l’impasse, les accusations sur l’usage d’armes chimiques ne font qu’envenimer la situation et mettre à mal tous les efforts de paix./.

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