(VOVworld) - Les responsables de l'Union européenne sont réunis ce jeudi à Vienne avec les dirigeants des Balkans de l'Ouest, pour un sommet dont l’ordre du jour a été bouleversé par la crise migratoire. Cette région étant devenue l'une des principales portes d'entrée vers l'Europe occidentale.
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La route des Balkans de l'Ouest, empruntée par des milliers de migrants voulant se rendre en Occident, cristallise l'attention des responsables, alors que l'Union européenne fait face à la pire crise de réfugiés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
140 000 migrants depuis janvier vers l’UE
Les Balkans sont traversés par des Syriens ou des Irakiens fuyant la guerre, mais aussi par des Albanais, Kosovars ou Serbes en quête d'une vie meilleure. 102 000 personnes ont afflué vers l’Europe occidentale depuis le début de l’année, contre une estimation de 8000 à la même période en 2014. En bus, à pied, passant sous les barbelés ou prenant d'assaut les trains, les scènes de chaos se multiplient à mesure que des milliers de migrants avancent à travers le continent.
Porte d’entrée de l’espace Schengen, la Hongrie, qui doit faire face à un afflux record (140 000 demandeurs d'asile), a entrepris d'ériger une clôture grillagée le long des 175 km de sa frontière avec la Serbie. Des incidents ont éclaté devant le principal foyer d'accueil où la police a fait usage de gaz lacrymogène pour empêcher 200 personnes de quitter le centre. Le gouvernement a annoncé l'envoi prochain de 2 100 policiers en renfort, alors que le parti au pouvoir a proposé de recourir à l'armée pour la défense de la frontière.
La Macédoine a décrété la semaine dernière l’état d’urgence et a fermé pendant trois jours ses points de passage pour stopper les migrants passés par la Grèce.
Quelles sont les origines ?
Ces flux migratoires s’expliquent par différentes raisons. Il y a les migrations engendrées par la misère, les gens migrent parce que leurs conditions de vie ne sont plus supportables à cause des mouvements du « printemps arabe » au Moyen- Orient et en Afrique du Nord ou de la « révolution de jasmin » en Lybie, en Egypte ou en Syrie. Ces révolutions ont entraîné le chaos et poussé les populations à fuir leurs pays d’origine. Un exode massif a été constaté en 2014 suite aux conflits et aux instabilités en Irak, en Syrie et en Afrique du Nord. La Turquie a donné l’asile à 2 millions de Syriens mais plusieurs milliers d’entre eux sont par la suite entrés illégalement en Bulgarie et en Grèce. Cette année, plus de 240 Ethiopiens et Somaliens ont péri lors des naufrages en mer Rouge et dans le golfe d’Aden en cherchant à fuir vers le Yemen, l’Arabie saoudite et les pays du Golfe.
La dégradation économique, les violations des droit de l’homme ou les conditions sécuritaires ont poussé les habitants à fuir leurs pays d’origine.
Quelles solutions ?
L’Union européenne est confrontée à une double crise - la dette grecque et le flux migratoire - qui menace très sérieusement sa stabilité socio-économique.
Bien que Paris et Berlin exhortent l’Union européenne à trouver un consensus sur cette épineuse question, les 28 ne parviennent pas à se mettre d’accord sur une répartition équitable des demandeurs d'asile comme proposée par la Commission européenne.
L’Autriche, qui accueille le sommet des Balkans, a avancé un plan d’actions en 5 points : élimination de la traite humaine, une répartition des migrants plus acceptable, une coordination au niveau sécuritaire plus étroite, l’octroi d’aides directes aux pays d’origine des migrants, et surtout, la mise ne place d’une stratégie européenne. Mais, de l’avis de nombreux analystes, le problème de la migration est complexe non seulement sur les plans de l’économie, de l’emploi et de la sécurité, mais aussi au niveau institutionnel. Les débats risquent donc de durer encore.